Le réflexe régionaliste a été l’une des clés de l’élection au Gouvernement jurassien dimanche. L’ex-ministre PCSI Jean-Pierre Beuret l’applaudit alors que son ancien collègue PDC Pierre Boillat le juge nuisible
Le sourire pour le PCSI, la déception pour le PDC. Au lendemain du 2e tour de l’élection au Gouvernement jurassien, l’heure est à l’analyse avec deux ministres qui ont été membres du tout premier exécutif cantonal.
Le PCSI, sixième force politique du canton, est parvenu dimanche à maintenir le siège de David Eray et de facto celui des Franches-Montagnes. Le réflexe régionaliste s’est donc bien produit. Un réflexe « qui découle du bon sens » pour l’ancien ministre franc-montagnard PCSI Jean-Pierre Beuret, qui précise que « les ministres ne sont pas des délégués de leur région, mais ils sont habités par sa sensibilité ». Pour Jean-Pierre Beuret, seize ans de fonction au compteur, « un collège gouvernemental s’auto-enrichit des constatations faites et de ses relations avec la population. Si une région n’est pas représentée au Gouvernement, c’est une richesse qui manquera ».
Jean-Pierre Beuret : « Ce réflexe découle du bon sens. »
Le son de cloche est tout différent au PDC. Le parti a toujours compté deux voire même trois représentants au Gouvernement. Il n’en n’a désormais plus qu’un. Et pour l’ancien ministre démocrate-chrétien Pierre Boillat, le fameux réflexe régionaliste est nuisible. « L’esprit de clocher m’inquiète. Il est en train de gangréner l’institution gouvernementale. C’est défavorable à l’intérêt public et à l’essor économique et social du canton ».
Pierre Boillat ne manque toutefois pas de signaler qu’une remise en question est nécessaire au PDC : « Il faut se repositionner par rapport à l’évolution de la société. Cet exercice doit être fait ».
Pierre Boillat : « L’esprit de clocher m’inquiète. »
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