De nombreux magasins renoncent à vendre des grands feux d’artifice. Des raisons environnementales, mais aussi logistiques sont évoquées par certaines enseignes.
Ça ne vous aura pas échappé, les traditionnelles cabanes de feux d’artifice sont absentes des abords de vos magasins préférés. À l’approche des festivités du 1er août, il est donc difficile de se procurer des fusées et autres engins pyrotechniques de catégories 2 et 3. Plusieurs enseignes ont décidé de ne plus en vendre. C’est le cas, par exemple, de Lidl qui franchit le cap cette année. Le porte-parole du géant allemand évoque une décision prise au regard des « risques de feux de forêt en été ». Du côté de Landi, c’est la deuxième année consécutive que les grands feux d’artifice ne sont plus proposés aux clients, et ce malgré le fait que la situation ne soit pas idéale « d’un point de vue prestation », selon Laura Chatelain, directrice de Landi ArcJura SA situé à Delémont.
Laura Chatelain : « On doit peut-être apprendre à fêter le 1er août autrement. »
Tout un processus protocolaire doit être mis en place durant la période de vente des artifices, qui ne dure que quelques jours. Bien que des différences cantonales surviennent, « le principe reste le même », explique Laura Chatelain. Une autorisation de vente doit être demandée par le magasin et « une personne responsable doit être formée ». L’enseigne doit aussi disposer de certaines infrastructures pour proposer de tels produits, à savoir, des containers de stockage, disposés à cinq mètres, minimum, de la tente de vente des artifices. Des extincteurs doivent être disposés dans le stand, avec impossibilité pour les clients de rentrer à l’intérieur du magasin munis des artifices. De quoi constituer un vrai casse-tête pour les équipes sur le terrain. Sans oublier que des interdictions de vente sont parfois promulguées, en raison de la sécheresse, faisant tomber à l’eau tout ce travail de fourmis.
« Ce qu’on a pu voir ces dernières années, c’est que pour des raisons liées à la sécheresse, les feux d’artifice étaient annulés quelques jours avant l’utilisation. »
Intérêt et changement de mentalité
Les mentalités semblent changer quant à l’usage des feux d’artifice. En novembre dernier, une initiative populaire « pour une limitation des feux d’artifice » a été remise à la chancellerie fédérale, avec pas moins de 137'000 signatures. Elle demande une plus grande protection des personnes, des animaux et de l’environnement contre le bruit et les émissions causés par ces artifices. Bien que le Conseil fédéral appelle à rejeter l’initiative, un tiers des Suisses s’opposent aux feux du 1er août, selon un récent sondage de l'institut YouGov. Laura Chatelain confirme avoir reçu de nombreuses questions de la part des clients, qui ont « assez vite compris car ils sont conscients des effets des feux », précise-t-elle.
Seuls les petits pétards et claque-doigts de catégorie 1 se trouvent toujours en rayon de ces magasins. Certains magasins de Jumbo, par exemple, vendent toujours des grands feux d'artifice. Migros laisse quant à elle libre choix à ses coopératives, mais ils ne sont en principe plus proposés, peut-on lire sur son site internet. /vfe