Commentaire : Moutier, le Jura, l’Histoire et… le vent

François Comte livre son commentaire dans la perspective de la votation du 22 septembre sur ...
Commentaire : Moutier, le Jura, l’Histoire et… le vent

François Comte livre son commentaire dans la perspective de la votation du 22 septembre sur le Concordat relatif au transfert de Moutier dans le Jura.

François Comte livre son commentaire en vue des votations sur le Concordat de Moutier. (Photo : KEYSTONE/LAURENT MERLET). François Comte livre son commentaire en vue des votations sur le Concordat de Moutier. (Photo : KEYSTONE/LAURENT MERLET).

Les prises de position se multiplient pour appeler les Jurassiens à voter « oui » le 22 septembre prochain au Concordat sur le transfert de Moutier. Institutions, organismes divers, personnalités et partis politiques ont fait part de leur soutien au texte qui règle les modalités du changement d’appartenance cantonale de la cité prévôtoise. Deux formations politiques se montrent toutefois plus discrètes : le Parti libéral-radical jurassien et l’UDC Jura. Le PLRJ soutient pourtant le Concordat mais non sans avoir refusé de justesse une proposition de laisser la liberté de vote. Quant au parti agrarien, il a aussi décidé d’appuyer le document mais avec une toute petite voix de majorité.

Le commentaire de François Comte :

Les deux partis de droite peinent à cacher une part de scepticisme sur l’accueil de Moutier, notamment sur le volet pécuniaire de l’opération. La situation financière du canton du Jura est, certes, peu enviable en ce moment mais elle ne suffit pas à remettre en cause le projet. Les investissements liés à l’arrivée de Moutier sont estimés à 10 millions de francs au total, soit 1% des charges annuelles de l’Etat jurassien. Quant aux 65 millions de francs liés à la péréquation financière fédérale, il s'agit d'un manque à gagner décalé dans le temps qui pourrait, par ailleurs, encore faire l'objet d'un mécanisme de correction. Bref, c’est tout sauf la mer à boire.

Deux autres arguments plaident pour l’arrivée de Moutier dans le Jura. Le premier est d’ordre démocratique. Les Prévôtois ont choisi leur destin et leur vœu doit être respecté. Les engagements pris envers Moutier ainsi que le Concordat ont également été acceptés très largement par le Parlement jurassien. Il est donc bien tard pour exprimer des réserves et être conséquent n'est pas interdit en politique. La seconde raison tient à l’Histoire qui, certes, ne se répète pas mais a tout de même une furieuse tendance à bégayer. Le Jura a vu le jour en bonne partie sans les deux formations politiques en question, et même souvent contre elles. Le grand vent de l’Histoire a balayé, jadis, leurs arguments en emportant certains de leurs auteurs avec lui. Gageons qu’il en sera de même pour Moutier…


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