Le ralentissement frappe l’économie jurassienne

L’enquête conjoncturelle 2024 et les perspectives économiques pour l’an prochain présentées ...
Le ralentissement frappe l’économie jurassienne

L’enquête conjoncturelle 2024 et les perspectives économiques pour l’an prochain présentées jeudi soir par la Chambre de commerce et d’industrie du canton du Jura sont plutôt moroses.

Les entreprises jurassiennes subissent le ralentissement de l’économie mondiale. (Photo : libre de droits). Les entreprises jurassiennes subissent le ralentissement de l’économie mondiale. (Photo : libre de droits).

Les entreprises jurassiennes souffrent du ralentissement de l’économie mondiale et aucune reprise n’est envisagée à court terme. Le constat émane de l’enquête conjoncturelle 2024 et des perspectives économiques pour l’an prochain de la CCIJ. La Chambre de commerce et d’industrie du Jura a présenté son document ce jeudi soir au Théâtre du Jura à Delémont. Elle note que l’industrie est particulièrement touchée en raison d’une forte baisse de la demande dans le secteur horloger et n’entrevoit pas de sortie de crise avant plusieurs mois. La CCIJ relève que plus du quart des entreprises qui ont répondu à l’enquête font part d’affaires mauvaises ou médiocres, alors qu’elles n’étaient que 13% l’an dernier. C’est l’industrie qui trinque principalement, tandis que les services tirent mieux leur épingle du jeu. Les difficultés conjoncturelles mondiales sur certains marchés horlogers, en particulier en Chine, entraînent un recours important au chômage partiel pour plus d’une soixantaine d’entreprises du secteur. Un tel chiffre n’avait plus été atteint depuis 2017, excepté lors de la période Covid.


Pas de reprise à court terme

Une reprise ne se profile pas pour l’instant. Les dirigeants d’entreprises restent très prudents pour les six prochains mois. Ils sont 40% à s’attendre encore à des affaires mauvaises à médiocres. La proportion atteint même 60% dans l’industrie. Plus d’un tiers des entreprises ont ainsi déjà réduit leur personnel et 14% pensent en faire de même l’an prochain. La CCIJ souligne que les carnets de commandes bien remplis ont permis aux entreprises d’amortir le ralentissement mais que nombre d’entre elles doivent désormais s’adapter à un niveau d’activité plus faible. A noter encore que la mauvaise conjoncture va peser sur l’investissement l’an prochain. Plus d’une entreprise sur deux n’a pas l’investir l’année prochaine. La tendance à vouloir investir restera toutefois plus marquée dans l’industrie avec 69% des sociétés même si les montants s’annoncent plus faibles. Quant aux salaires, les entreprises prévoient une hausse moyenne de 1,2% en 2025 contre 2% l’an dernier. « Nous faisons face à des vents contraires assez forts (…) et puis surtout on ne sait pas encore quand on va en sortir » indique le directeur de la CCIJ. Pierre-Alain Berret nuance la situation en précisant que certaines entreprises « vont encore très bien ». Il compte toutefois sur le chômage partiel pour atténuer le choc et envisage de demander auprès des autorités fédérales une prolongation de l’allongement à 18 mois de la réduction de l’horaire de travail (RHT) dont la fin est prévue au 31 juillet 2025.

Pierre-Alain Berret : « Certaines entreprises sont effectivement en crise en ce moment. »

Soutien à de bonnes relations avec l’Union européenne

L’enquête de la CCIJ s’est également penchée cette année sur le commerce extérieur et les relations de la Suisse avec l’Union européenne. En matière de commerce international, près de huit entreprises jurassiennes sur dix souhaitent cultiver la plus grande diversité possible. Les Etats-Unis, la Chine et l’Inde font partie des pays à privilégier, en plus de ceux de l’Union européenne (UE). L’Inde, en particulier, suscite beaucoup d’intérêt depuis la signature d’un accord de libre-échange avec l’Association européenne de libre-échange (AELE) dont la Suisse fait partie. Les patrons jurassiens estiment, par ailleurs, que les bilatérales III - en cours de négociation entre la Suisse et l’UE – apporteront de nombreux avantages et ne menaceront pas l’emploi. Plus de la moitié des entreprises craignent même de devoir renoncer à des projets de développement en cas de restriction d’engagement de main d’œuvre étrangère. L’enquête montre toutefois que les chefs d’entreprises attendent de connaître les résultats des négociations et le contenu des accords pour se forger un avis

/comm-fco



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