La guerre entre Israël et le Hamas influence-t-elle notre consommation? Depuis le début de la guerre en octobre 2023, deux camps s’opposent dans un conflit qui dépasse les frontières. Sur les réseaux sociaux, les prises de parole sont nombreuses pour appeler à bannir les produits israéliens. Au-delà du virtuel, une inscription «Boycott Israël» a été peinte sur le bâtiment de la Migros du Marché-Neuf à Bienne le 28 mars. Mais en pratique, la géopolitique impacte-t-elle nos achats aux supermarchés? Pour répondre à cette question, nous sommes allés à votre rencontre.
Dans les faits, les grandes surfaces observent-elles un boycott de la part de leurs consommateurs ? Contactés, Migros, Coop, Lidl et Aldi Suisse sont unanimes : rien ne l’indique. L’appel au boycott de produits israéliens semble faire plus de bruit que de mal pour les supermarchés de la région.
Aldi ne constate aucun changement dans le comportement d’achat. Même son de cloche pour Lidl Suisse: les clients continuent d’acheter l’ensemble de la gamme de produits proposés. Coop et Migros assurent mettre la priorité sur les aliments régionaux et nationaux. Les produits originaires d’Israël sont minoritaires. Ils concernent surtout des assortiments comme les dates, certains fruits secs, ou, très rarement et surtout en hiver, certaines herbes aromatiques. Là aussi, aucune différence de consommation depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. Étant donné qu’en Suisse, l’indication du pays de production est obligatoire pour les denrées alimentaires, les consommateurs peuvent faire un choix en toute transparence, indique le porte-parole de la Migros.
Les supermarchés ne prennent pas position
Avocats, dates, cacahuètes. Si certains consommateurs s’engagent à boycotter les produits originaires d’Israël, les grandes surfaces se font plus timides. Elles continuent à vendre des aliments israéliens.
Lidl Suisse dit poursuivre une ligne claire : lors de la conception de sa gamme de produits, le détaillant actif à l’échelle internationale se base sur le cadre juridique et s'inspire des besoins de ses clients. Aucun boycott non plus de la part d’Aldi Suisse. De son côté, Coop écrit «ne pas mener sa propre politique commerciale extérieure et ne pas imposer de boycotts politiques de notre propre initiative».
Les denrées alimentaires russes ont pourtant été retirées des gammes de l’ensemble des supermarchés suisses. La situation est pourtant différente pour Israël.
«Nous nous basons uniquement sur les conditions-cadres juridiques, principalement la législation suisse et le droit humanitaire international», justifie le porte-parole de la Migros. Et de ce côté, rien n’interdit d’écouler des produits originaires d’Israël.
Aldi Suisse précise que les conflits globaux influencent parfois la politique d'achat, mais plutôt au niveau logistique. Une indisponibilité des matières premières ou des interruptions dans la chaîne d'approvisionnement peuvent intervenir, écrit le service de presse du groupe allemand. /ehe