Morgane Schaller a vécu lundi l’historique panne électrique qui a bloqué l’Espagne et le Portugal. La Jurassienne revient sur cette expérience particulière.
L’Espagne a subit une rupture de stock de bougies, de radios et de batterie selon Morgane Schaller. (Photo d'illustration : AP Photo/Emilio Morenatti.)
Au lendemain de la panne historique qui a paralysé la péninsule ibérique, la situation était revenue à la normale ce mardi matin en Espagne et au Portugal. C’était notamment le cas à Madrid où vit plusieurs mois par année la Prévôtoise Morgane Schaller. La créatrice de contenus et community manager travaillait depuis son appartement à Madrid quand les premiers signes de panne électrique sont apparus. « Il était 12h30 environ. Internet a été coupé, puis j’ai remarqué qu’il n’y avait plus du tout de courant ni d’eau chaude », raconte-t-elle.
Morgane Schaller : « Je n’avais pas accès à des informations plus précises, c’était ça le plus angoissant. »
La jeune femme s’exile plusieurs mois par année dans la capitale espagnole, d’où elle gère ses affaires professionnelles. Ce n’est qu’après avoir jeté un regard furtif par la fenêtre qu’elle s’est aperçue que le problème était conséquent. « Tous les voisins ont mis le nez dehors, tout le monde se regardait dans le blanc des yeux. Sans électricité, nous n’avions pas accès à l’information », raconte-t-elle, soulignant l’importance de la radio dans ces moments de flou.
« Je m’en suis voulu de ne pas avoir de radio. »
Comme souvent dans ces situations de crise, un certain chaos a très vite régné, déjà sur la route où les feux de signalisation étaient hors service. Les magasins ont été pris d’assaut, avec une rapide pénurie de piles, de batteries et de bougies. Mais outre les embouteillages colossaux et autres désagréments liés à l’absence d’électricité, la Prévôtoise n’a pas constaté de mouvements de panique dans son quartier. Pas davantage quand des soupçons de cyberattaque internationale ont été émis. Et quand l’électricité a été rétablie, vers 22h dans la zone où elle vit, l’heure était plutôt à la fête, entre célébrations joyeuses et bières qui coulent à flots. Madrid s’est d’ailleurs réveillée mardi dans une atmosphère de quasi-normalité. L’électricité était de retour dans 99,95% des foyers, a salué dans la matinée le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez, qui a félicité ses concitoyens pour leur « responsabilité » et leur « civisme ». Le Portugal a lui aussi digéré l’incident. Quant aux causes de cette panne d’une ampleur inédite, elles restaient encore obscures mardi en fin de journée. L’éventualité d’une cyberattaque ou le manque d’énergie nucléaire ont dans tous les cas été écartés. /oza
