Neuchâtel, Jura, Vaud, Valais, Fribourg et Berne : une vingtaine d’exploitations de six cantons ont acheté des œufs issus de l’exploitation de volaille marinoise touchée par la maladie de Newcastle. Les différents cheptels ne présentent pour l’instant aucun symptôme de la maladie.
Des analyses ont été réalisées par l’Office vétérinaire fédéral. Les résultats sont attendus en fin de semaine.
Quelques pistes pour expliquer l’origine de la contamination
La maladie de Newcastle n’avait plus été observée en Suisse depuis une quinzaine d’années. Les origines du cas de Marin sont toujours inconnues.
L’office vétérinaire cantonal neuchâtelois a tracé les personnes qui ont été en contact avec la volaille de Marin durant ce dernier mois pour vérifier si elles pourraient être la cause de la propagation. Les œufs des poules pondeuses marinoises ont également été retracés. Selon Pierre-François Gobat, le vétérinaire cantonal, on ne peut pas exclure la piste des oiseaux sauvages. Si ce scénario s’avère être le bon, on ne doit pas craindre des dégâts importants chez les espèces, car le virus trouvé à Marin n’est pas de type mortel pour les animaux.
La seule possibilité pour stopper le virus serait de confiner les oiseaux dans des poulaillers grillagés ou des bâtiments fermés, comme c’est le cas autour de l’exploitation de Marin, et d’attendre qu’ils reprennent du poil de la bête.
De son côté, l’Office vétérinaire fédéral n’exclut pas la piste des pays voisins, même si la plupart sont exempts de la maladie, ou vaccinent leurs cheptels de volaille pour s’en protéger. Cependant, la vaccination permet de diminuer les pertes économiques, mais pas d’éliminer le virus.
L’Union européenne, via le correspondant de l’Office vétérinaire fédéral à Bruxelles, a d’ailleurs assez vite réagit à l’annonce du cas marinois. Les échanges d’oiseaux d’agréments dans le cadre d’exposition sont suspendus (en règle générale, les oiseaux qui sortent de Suisse doivent posséder un certificat qui atteste que la maladie n’est pas présente dans le pays). S’il y a confirmation d’un deuxième ou troisième cas en Suisse, le pays sera officiellement déclaré touché par la maladie de Newcastle. Et il y aura conséquences sur les exportations de viande de volaille, d’œufs et de poules, avance Nathalie Rochat, porte-parole de l’OVF.
Grandes précautions lors des prélèvements
Des prélèvements de sang et d’écouvillons sur le cloaque des poules de la vingtaine d’exploitation concernées ont été réalisés. Ils sont actuellement en cours d’analyse au laboratoire spécialisé dans les maladies de la volaille à l’Université de Zurich.
Ce virus hautement contagieux pour les oiseaux ne l’est pas pour les humains. Il n’y a aucun risque à manger des œufs ou de la viande de volaille touchés par le virus. En revanche, il se transmet très rapidement par l’air. Et les humains, ainsi que les œufs, les cartons d’œufs et les poussières des cheptels, peuvent être vecteurs de propagation du virus. Les œufs de Marin ont donc été détruits pour éviter qu’ils soient revendus à d’autres exploitations qui possèdent des poules. La contamination de poule à poule via les différents vecteurs mentionnés doit être évitée. Ainsi, les vétérinaires qui réalisent des analyses doivent changer de vêtements et se doucher avant d’entreprendre des prélèvements dans un autre poulailler.
Exploitants touchés indemnisés par la Confédération
Cette épizootie, de même que la grippe aviaire, est combattue officiellement par l’Office vétérinaire fédéral. Les animaux touchés sont donc indemnisés par la Confédération. Dans le cas de Marin, le producteur touchera environ 100'000 francs pour la perte de ses volailles. Le canton, lui, prend en charge l’élimination des œufs et des poules ainsi que la désinfection. Enfin, le propriétaire possède en principe une assurance pour la perte du revenu. /aes