Limiter les résidences secondaires n’a pas le même résultat partout. Dans le Jura par exemple, une loi très restrictive pourrait avoir des effets inattendus, voire contreproductifs.
La loi sur les résidences secondaires difficile à appliquer dans le Jura
Le peuple suisse se prononcera le 11 mars sur l’initiative de Franz Weber qui veut plafonner le taux de résidence secondaires à 20%. Un taux qui est d’ores et déjà dépassé dans une dizaine de communes jurassiennes où il est parfois supérieur à 50%. Pour le chef du service de l’aménagement du territoire, Dominique Nussbaumer, un oui en mars pourrait placer le Jura dans une situation délicate.
Une vacance due au désintérêt
Le Jura, notamment l’Ajoie et les Franches-Montagnes, a été attractif pour des personnes de l’extérieur dans les années 80. Des résidences secondaires ont souvent été construites en bordure des villages. Des règlements avaient d’ailleurs été mis en place dans certaines communes.
Aujourd’hui, la situation est différente. Beaucoup des résidences secondaires sont le fait d’une demeure familiale dont les propriétaires sont partis vivre ailleurs ou que les héritiers, désintéressés à y vivre, ont vendu à des personnes de l’extérieur. Ces demeures ne sont donc pas occupés à l’année, davantage par défaut ou désintérêt que par l’effet de spéculateurs qui investissent dans une région à fort attrait touristique.
Avec un plafonnement à 20% de résidences secondaires, les communes dont le taux est plus élevé pourraient ne plus recevoir d’autorisation pour la construction de nouvelles habitations. Et que faire des bâtisses qui ne trouvent pas acquéreurs ? Le risque serait qu’elles demeurent vides en permanence et donc ne soient plus entretenues. Certaines pourraient même être vouées à la démolition. Le patrimoine bâti du canton en souffrirait vraisemblablement. /iqu