Des mesures douloureuses annoncées par les ministres Juillard et Thentz (respectivement 2e et 3e depuis la gauche)
Le redressement de la caisse de pension du Jura ne se fera pas sans douleur. Un train de sept mesures a été présenté jeudi matin afin de remédier au déficit de l’institution, qui accusait un découvert de 465 millions à fin 2011. Les assurés, rentiers, employeurs et l’Etat devront tous consentir à un effort. La caisse de pension, qui compte parmi ses affiliés les fonctionnaires prévôtois, doit afficher un taux de couverture de 80% dans 40 ans.
Les affiliés se serrent la ceinture…
Le Gouvernement jurassien propose de transférer le risque financier sur les épaules des assurés, avec le passage à la primauté des cotisations. Si cette réforme passe la rampe, c'est la somme cotisée au fil des années qui déterminera le montant de la rente.
Autre mesure, une ponction supplémentaire de 0,3% pour les employés et de 0,3% pour les employeurs destinée à l’assainissement de la caisse. Le Gouvernement souhaite également ancrer le gel des rentes dans la loi. Le taux d’intérêt versé sur les comptes d’épargne des assurés sera lui réduit, voire supprimé si le besoin s’en fait sentir.
… et l’Etat recapitalise!
L’Etat sera également mis à contribution, avec un somme de 40 millions de francs destinée à recapitaliser la caisse. Les employeurs, de leur côté, devraient débourser 34 millions. Le Gouvernement jurassien entend également jouer la carte de la sécurité: il veut constituer un fonds qui servira à éponger des pertes exceptionnelles et uniques. Enfin, le taux d’intérêt technique sera abaissé de 4 à 3%. Objectif: éviter que la caisse se lance dans des placements trop risqués sur les marchés financiers.
Des rentes à la baisse
Les rentes devraient subir des baisses importantes. Selon différents scénarios présentés jeudi matin, les pertes pour les affiliés se situeraient entre 6 et 27%. Le gouvernement a d’ores et déjà annoncé des mesures d’accompagnement pour atténuer l’effet de ces mesures. La phase de consultation durera jusqu’à fin septembre. Le plan doit être avalisé par le Parlement. L’entrée en vigueur est prévue pour le 1er janvier 2014. /fra
