Les concessions de taxis créent la controverse à Delémont. Les quatre places de parc de la gare, les seules sur l’espace public en ville, sont octroyées par le biais de trois concessions. Mais une entreprise de la place, qui n’en bénéficie pas, remet en question leur attribution et le règlement sur lequel elle se base. Son propriétaire a souhaité alerter les médias sur la situation jeudi après-midi.
Un monopole ?
C’est Edi Hirt, d’Edi Taxi, qui a convoqué les journalistes. Entouré de son avocat, de ses employés et d’un confrère, il a expliqué ce qu’il qualifie d’injustice. Pour pouvoir attendre le client à la gare, il faut être au bénéfice d’une concession de type A. Cette concession, en plus d’autoriser le stationnement sur les emplacements de la gare, garantit d’entrer dans le tournus des permanences téléphoniques, d’où un avantage économique évident.
Mais Edi Hirt n’a pas pu l’obtenir. Les trois concessions sont déjà attribuées. Or, un des professionnels au bénéfice d’une concession n’exerce plus le métier de taxi, selon Edi Hirt et son confrère Pierre D’Andrea. Il laisse l’usage de sa concession à un confrère qui en possède déjà une. Rien n’indique que le professionnel en question n’exerce plus, rétorque le commissaire de la police locale, Gilles Loutenbach. D’après les informations en sa possession, cette concession est toujours active.
Un vieux règlement
Selon le patron d’Edi Taxi, le règlement communal sur la question est en outre obsolète. Il date de 1994, mais la loi cantonale sur les activités économiques adoptée depuis le rend caduque. Un avis de droit demandé par la commune le confirme. Le seul droit qui subsiste est l’octroi des concessions.
C’est pourquoi une proposition d’abrogation de ce règlement a été élaborée par le chef de la police locale. Elle doit être traitée prochainement par le Conseil communal, qui le transmettra ensuite au Conseil de Ville. Le changement pourrait intervenir d’ici la fin de l’année et également aboutir par exemple à un système de location des places de parc, plutôt que des concessions.
Sûr de son bon droit
De son côté, l’avocat d’Edi Hirt compte faire opposition aux amendes d’ordre et dénonciations dont son client a fait l’objet pour avoir stationné à la gare. Le but visé est justement de remettre en question ledit règlement, vu qu’aucun projet d’abrogation ne lui a été communiqué. Edi Hirt n’exclut pas une procédure jusqu’au tribunal fédéral si nécessaire. /iqu