La vieille ville de Delémont se fait tirer le portrait. Les autorités communales ont lancé un projet en fin d’année dernière pour revitaliser cette partie de la cité. Elles ont notamment fait appel à l’organisme national Réseau Vieille Ville pour poser un diagnostic et proposer une stratégie. C’est d’ailleurs la première ville romande qui engage un tel processus. L’étude est achevée.
Cette analyse est un processus court, tient à rappeler le représentant du Réseau Vieille Ville, Paul Dominik Hasler. Elle donne une vision extérieure de la situation. Elle s’est penchée sur plusieurs aspects de la vieille ville : logement, commerces, restaurants-bars, services administratifs, espaces publics et transports.
Premier constat, la vieille ville de Delémont n’échappe pas aux changements structurels qui interviennent dans plus ou moins tous les centres de même taille en Suisse. La diminution des commerces est avérée et tient notamment des changements des habitudes de consommation, qui vont davantage vers les grands centres commerciaux.
Commerces
Espérer faire revenir les commerces comme il y a quelques dizaines d’années est vain. Il faut plutôt miser sur le para-commercial (bureaux, crèches, etc.) mieux adapté aux surfaces. La solution peut passer par la garantie de loyers bas pour les rez-de-chaussée des bâtiments, quitte à ce que les logements des étages y contribuent davantage.
Logement
Les logements sont généralement de bonne qualité. Les loyers sont assez bas, ce qui peut poser des difficultés si des rénovations coûteuses doivent être engagées. La stratégie doit être différenciée, adaptée en fonction du potentiel du bâtiment.
Restaurants-bars
Au niveau des restaurants-bars, la difficulté consiste à trouver un équilibre entre l’offre des activités, de l’espace de rencontre et les nuisances que cette vie souvent nocturne peut engendrer. Des discussions doivent s’engager avec les restaurateurs.
Services administratifs
Pour la survie des restaurants, mais aussi des petits commerces, il est aussi important de préserver les places de travail aux abords de la vieille ville. Si une centralisation des services administratifs s’avérait nécessaire, l’emplacement qui semble le plus indiqué serait la place de l’Etang, avec construction d’un parking souterrain. L’idée fait d’ailleurs son chemin auprès des autorités communales.
Trafic
Enfin, la circulation pourrait être légèrement réduite. Les places de parking semblent assez nombreuses, mais quelques-unes pourraient être gratuites ou placées en zone bleue.
Enfin, l’étude met en avant que le lien entre vieille ville et gare pourrait être précisé. Le quartier de la gare doit être valorisé comme le centre commercial, ce qui profiterait à l’ensemble de la ville, tout en renforçant la liaison avec le centre ancien.
La suite
Le processus se veut participatif. Toutes les recommandations émises dans cette étude seront passées au crible par tous les acteurs concernés. Mardi, un atelier public est organisé pour que chacun puisse donner son avis et faire des suggestions. Un questionnaire sera d’ailleurs distribué dès cette séance. Des rencontres avec les commerçants et les restaurateurs suivront. La démarche devrait s’achever en juin par la mise sur pied d’une stratégie et la propositions de mesures. /iqu
