« Cataclysme ». « Deuil ». Les mots des supporters sochaliens ce mardi matin à l’entraînement traduisaient l’immense séisme qui frappe depuis plusieurs jours la région montbéliardaise et son club de football. Le FC Sochaux-Montbéliard a officiellement disparu, ce mardi, de la carte du football professionnel français. L'organe de contrôle des clubs, la DNCG, a confirmé en appel la rétrogradation du club de Ligue 2 en Nationale 1, équivalent de la 3e division.
La tristesse des supporters sochaliens
L'information était officieuse depuis lundi soir, l'actionnaire chinois du club franc-comtois refusant de combler l'énorme déficit financier de 22 millions d’euros. Le résultat « d’une folie des grandeurs, d’un train de vie plus que démesuré avec plus de cinq ou six jours avec des salaires à plus de 50'000 € mensuel », analyse le journaliste de France Bleu Belfort-Montbéliard Hervé Blanchard. « Les dirigeants ont pensé qu’en donnant de gros salaires aux joueurs, ils monteraient en Ligue 1, les Chinois l’ont cru, mais ça ne marche pas comme ça dans le football », poursuit-il. Et la dégringolade n'est sans doute pas finie puisque plane désormais la menace d'un dépôt de bilan et le spectre bien plus catastrophique d’une rétrogradation en Nationale 3, la 5e division.
L'analye d'Hervé Blanchard sur la possible disparition du FCSM
L’onde de choc secoue jusque dans notre Jura, terre d’accueil de plusieurs anciens joueurs du FCSM, dont l’entraîneur des SR Delémont Anthony Sirufo. « Les anciens, nous sommes choqués. On a du mal à y croire. C’est quand même un club important en France, qui compte parmi ceux qui ont le plus de matchs en pro. C’est un monument », souffle l’entraîneur vadais, formé au FCSM. Avec la disparition du football professionnel en France voisine, et l’éventuelle disparition de son centre de formation, cela pourrait toucher aussi le football jurassien qui avait l'habitude de recruter des joueurs formés à Sochaux.
Anthony Sirufo : « Moins de possibilités de récupérer des joueurs qui ont reçu une formation de qualité »
« Soit on peut profiter d’un exode des joueurs vers la Suisse où le football se développe, soit il y aura de moins en moins de joueurs là-bas et donc moins d’opportunités de recruter des joueurs qui auront reçu une formation de qualité. Mais cela va peut-être aussi pousser le Jura à former davantage de joueurs et poursuivre dans cette voie-là », relève Anthony Sirufo. Les SRD ont notamment dans leur rang Martin François, formé au FCSM et qui faisait encore partie du groupe pro il y a quelques années. /jpi