La pandémie de Covid-19 freine la préparation de la prochaine saison de hockey sur glace. Les incertitudes budgétaires retardent les discussions entre les clubs, les joueurs et les agents et les signatures de contrat
Le brouillard, le flou, l’inconnue, ce sont les mots qui reviennent dans la bouche des directeurs techniques des clubs de National League et de Swiss League de hockey sur glace et des agents de joueurs. Alors qu’un effectif se dessine habituellement dans le courant de l’automne pour la saison suivante, « tout tourne au ralenti » en ce moment. C’est Yannick Rebetez qui le confie. Agent de joueurs, ce Jurassien est bien placé pour voir au quotidien les relations entre les clubs et les sportifs. En pleine pandémie, il est difficile de quoi sera fait l’avenir, notamment quel sera le budget à disposition pour construire son contingent. « Les équipes ont tendance à planifier la saison prochaine plus tard que d’habitude. Elles le font en principe aux alentours de novembre et décembre », analyse Yannick Rebetez.
De la patience
Au HC Bienne, on reconnaît que la situation est particulière. Surtout qu’en Suisse, « on a l’habitude de signer tôt. Les joueurs veulent savoir où ils ont un contrat pour la saison prochaine », détaille le directeur technique seelandais Martin Steinegger. Bon nombre de joueurs ne savent donc pas de quoi sera fait leur futur. Ils devront peut-être patienter jusqu’au début de l’automne et passer par des périodes de tests pour être fixés. Agent de joueurs, Gaëtan Voisard cible trois types de hockeyeurs qui pourraient avoir des difficultés : « Les joueurs qui vivent un début de saison difficile, ceux sont sur la pente descendante et ceux qui ont un certain coût et qui ne performe pas comme ils devraient. »
Clubs et agents se livrent
La stabilité des effectifs
Pour de nombreux observateurs, la masse salariale des clubs va diminuer ces prochaines années. Les jeunes pourraient en profiter pour s’installer dans l’élite du hockey suisse, grâce à leur prix plus abordable. On pourrait ainsi penser que la pression sur les salaires est très forte, qu’on évoque forcément une baisse du revenu lors de la négociation d’un nouveau contrat. Le directeur technique du HC Ajoie nuance. « Ça va du statu quo à l’augmentation en passant par la baisse de salaire si le joueur ne nous a pas encore convaincus et qu’il veut rester au club », précise Vincent Léchenne. La plus grande nouveauté vient peut-être de la manière de créer son prochain effectif. « Les autres années, on engageait des discussions avec d’autres joueurs. Aujourd’hui, le but principal est déjà d’évaluer nos joueurs et de faire des prolongations », lance encore le directeur technique ajoulot. On peut donc s’attendre à davantage de stabilité cet été dans l’élite du hockey suisse. Mais on le constate depuis le début de la pandémie, la vérité d’aujourd’hui, n’est pas forcément celle de demain. /msc-mle