Ce morceau d’hélice de 43 mètres va être recyclé en abri pour voitures et sera recouvert de panneaux photovoltaïques. Une vitrine unique en Suisse censée conquérir le marché à l’avenir
Une énergie renouvelable peut en cacher en une autre. Et la Flasa a fait le pari de marier l’éolien et le solaire. Avec l’entreprise Planair qu’elle accueille dans ses locaux à Alle, la filature de laine va redonner une nouvelle vie à une pale d’éolienne qui est pour le moment allongée devant l’usine. Plutôt que d’ériger de nouvelles poutres métalliques, ce morceau d’hélice de 43 mètres va être réutilisé pour accueillir près de 200 panneaux photovoltaïques. « Cette pale est appelée à devenir un carport qui va accueillir en dessous des voitures avec la possibilité les batteries de voitures électriques qui vont y stationner », explique le patron de la Flasa, André-Jean Six.
« Plutôt que de reconstruire une structure, utilisons ce qui est à disposition »
« On va couper la tête très large de la pale pour en faire des plots de support, et poser la partie plate de la pale dessus en guise de toit », éclaire Joris Vaucher, responsable développement pour la start-up Turn2Sun, filiale de Planair. Dans un parc éolien, les pales sont les seuls éléments qui ne se recyclent pas, car trop abimées par le mouvement après avoir battu l’air pendant une vingtaine d’années. Une aubaine pour l’entreprise Planair qui y voit, elle, un support idéal pour du recyclage. « C’est un fardeau pour les parcs éoliens, mais pour nous c’est un support gratuit ! C’est très solide parce que ces matériaux répondent à de fortes exigences. Cela peut durer bien au-delà de sa durée de vie en tant que pale d’éolienne et servir de supports à des panneaux photovoltaïques pendant une soixantaine d’années. Donc c’est un matériau génial, mais qui est actuellement jeté », résume Joris Vaucher.
« Un boulevard devant nous avec ce produit »
Pour l’entreprise Flasa, c’est une formidable vitrine pour son effort de diversification vers le domaine de l’énergie et son « Ecopôle » qui accueille actuellement dans ses immenses locaux 23 entreprises. Pour Planair, c’est une démonstration censée conquérir le marché. « Je suis convaincu que cela fera des petits. Il y a beaucoup de parcs éoliens qui vont être démantelés en Europe et dans le monde. Il y a donc une énorme ressource de pales, donc on a un boulevard devant nous avec ce produit », espère Joris Vaucher. « Ce type d’installation pourrait se retrouver en bordure d’autoroutes, dans des gares », renchérit André-Jean Six. L’entreprise BeEnergy, qui fait partie de l’Ecopôle et recycle des batteries, pourrait aussi se greffer au projet et amener des solutions pour stocker et restituer l’énergie produite. /jpi