Le budget 2025 de l’État jurassien présente un déficit de 5,3 millions de francs, sans tenir compte d’un éventuel versement de la BNS. Les investissements se monteront à 32,5 millions.
Le canton du Jura affiche un budget dans le rouge pour 2025. Il affiche un déficit de 5,3 millions de francs. Ce chiffre ne prend pas en compte un éventuel versement de la Banque nationale suisse (BNS) et reste conforme au frein à l'endettement cantonal, qui impose un autofinancement de 80%. Le plan budgétaire inclut 32,5 millions de francs d'investissements, a indiqué le Gouvernement jurassien ce jeudi.
Le budget comprend 37 millions de francs de mesures d’économies prévues par le « Plan équilibre 22-26 » et 17 millions pour compenser l’absence de versement de la BNS. Des mesures d'austérité ont été prolongées, notamment la réduction des fonds pour la réfection des routes et la fin de la gratuité des prestations du centre d’orientation scolaire et professionnel pour adultes. Des modifications concernant le calcul des subsides LaMal, incluant certains revenus liés à la prévoyance professionnelle et la fortune, ont été mises en place. Un « effort substantiel » a encore été fourni par les différents départements afin de dégager des moyens supplémentaires, a précisé le Gouvernement par communiqué. Les collaborateurs de l’État bénéficieront du renchérissement à hauteur de 0,58% et d’un jour de congé supplémentaire le 20 juin.
Le détail dans le Journal de 12h15 avec la ministre jurassienne des Finances, Rosalie Beuret Siess :
Priorité à la modernisation de l’administration
Le groupe d'experts mandatés par le Gouvernement a recommandé des réformes structurelles. Il a souligné la nécessité d'améliorer le fonctionnement global des institutions cantonales avec un cadre financier « à la fois plus contraignant et plus souple » et davantage d'autonomie pour les chefs de service, ainsi que de réformer les structures communales en réduisant la cinquantaine de communes actuelles à 7 à 8 communes d'environ 10'000 habitants. « Le Jura a privilégié durant 50 ans la politique du coeur pour réunir la famille jurassien. Il faut maintenant une politique de la raison pour réformer son fonctionnement », a exhorté Jean Studer, ex-conseiller d'Etat neuchâtelois mandaté à titre d'expert externe.
Jean Studer : « La politique du coeur a été gagnante, mais il faut passer à une nouvelle façon de voir le canton. »
Des orientations globalement partagées par les autorités jurassiennes qui analyseront le rapport des experts en détail et ouvriront prochainement les discussions avec les acteurs concernés, notamment les communes. Le Gouvernement transmettra un message au Parlement au premier semestre 2025 afin d’accélérer la modernisation de l’État, lancer des réflexions sur un nouveau cadre financier et les structures administratives et politiques du canton. /comm-gtr-jpi