L’Établissement cantonal d’assurance se réjouit d’un exercice marqué par un faible nombre de sinistres et des placements financiers performants. Avec un bénéfice de plus de 6 millions de francs, les mauvaises années sont oubliées.
« Si j’avais dû écrire un exercice parfait, je n’aurais pas fait beaucoup mieux ». Cette sortie du directeur de l’ECA Jura, Sébastien Hauser, illustre bien l’année quasi idéale traversée par l’Établissement cantonal d’assurance, bouclée sur un bénéfice net de plus de 6 millions de francs. Seulement 374 sinistres ont été recensés dans le canton l'an dernier, bien loin des 1'900 sinistres enregistrés en 2023. Si les sinistres dus au feu (145) restent dans la moyenne historique, ceux dus aux évènements naturels (229) atteignent leur plus bas niveau depuis 2015 alors que d’autres cantons ont davantage souffert en 2024. Cerise sur le gâteau, l’année boursière a été bonne et les placements de capitaux, en hausse de 15,7 millions, ont obtenu un rendement de 9,97%.
Sébastien Hauser : « Je n'aurais pas su écrire une meilleure histoire que celle de l'année dernière. »
« Cette année nous a permis de revenir au niveau de notre provision de 2022 », se réjouit Sébastien Hauser en référence à cette année noire où l’ECA avait dû puiser 22 millions dans sa réserve. Conséquences de ces bons résultats, les assurés bénéficieront du maintien d’un rabais de primes de 10% pour l’année 2025 tandis que l’État jurassien perçoit la redevance « maximale » plafonnée à 700'000 francs. « Une bonne nouvelle pour les finances cantonales », reconnaît la ministre des finances et présidente de l’ECA Rosalie Beuret Siess qui se réjouit aussi des « projets d’avenir avec l’accueil de Moutier et le développement d’un poste stratégique en lien avec les dangers naturels ».
Développer la prévention des dangers naturels
L’Établissement cantonal d’assurance va en effet engager un équivalent plein-temps supplémentaire en la personne d’un spécialiste en éléments naturels. « C’est le fruit d’une réflexion de plusieurs mois. Il y a eu la tempête à La Chaux-de-Fonds (juillet 2023), Blatten aujourd’hui, ces évènements seront de plus en plus récurrents et violents. Aujourd’hui, on est très bons en protection incendie, mais on doit se développer sur la prévention des éléments naturels », concède Sébastien Hauser.
« Mis à part l'effondrement d'un glacier, tout peut nous frapper. »
Le Jura n’est pas exposé aux mêmes risques que les zones de haute montagne, mais « mis à part l’effondrement d’un glacier, tout peut nous arriver, crue, inondation, ruissellement, vent, forte grêle », égrène le directeur. « Souvenons-nous que Soubey a connu un glissement de terrain important il y a quelques années (NDLR 2001) », glisse Benoît Froidevaux, responsable des finances. « Il est indispensable de nous préparer à ce type de catastrophes », plaide la ministre. Assurément le grand chantier d’avenir avec, à plus court terme, l’arrivée dans le périmètre de l’ECA Jura des bâtiments de Moutier et la vaste réforme structurelle des sapeurs-pompiers qui est en cours.
Réforme des pompiers : les communes informées ces prochaines semaines
« Le projet du groupe de travail a été présenté aux différents corps des pompiers. D’ici les vacances d’été, ce sont les communes jurassiennes qui vont être informées sur la variante retenue. En fonction des retours qui seront faits, on évaluera la manière d’avancer dans les prochains mois », souffle Rosalie Beuret Siess qui ne dément pas quelques « points chauds » dans ce dossier quant aux questions de gouvernance et aux incidences financières pour certaines communes. Des points chauds essentiellement concentrés « aux Franches-Montagnes et dans la couronne de Delémont », lâche Sébastien Hauser. /jpi