Le supporter suisse le plus connu des Jeux olympiques d’hiver doit faire l’impasse sur les joutes de Pékin, faute de possibilité d’y accéder. La larme à l’œil, le Franc-Montagnard évoque un crève-cœur
« C’est vraiment trop compliqué d’y aller. La possibilité n’est pas là ». Ernest Gigon est contraint de renoncer à son habituel voyage aux Jeux olympiques d’hiver – ses habituelles vacances devrait-on plutôt écrire, lui qui n’en prend que tous les quatre ans. Le Franc-Montagnard ne se rendra pas à Pékin pour vivre ses 10es JO. Pourtant, il a tout tenté. « J’ai fait beaucoup de téléphones, que ce soit au CIO (Comité international olympique) ou même à la fille de l’ancien conseiller fédéral Adolf Ogi », raconte-t-il. Rien à faire, on n’accède pas aux Jeux chinois comme on le veut. « Ça me fait mal. Rien que d’en parler, j’ai presque une larme à l’œil », poursuit le supporter le plus emblématique du pays. Depuis sa découverte des Jeux olympiques d’hiver en 1980, le Taignon s’apprête à manquer sa 3e édition.
Ernest Gigon : « L’envie d’y aller sera toujours là »
À 63 ans, Ernest Gigon suivra donc les compétitions à distance. Et plus que les performances, ce sont les rencontres qui vont lui manquer. « Je vais la vivre cette quinzaine, mais il n’y aura pas l’ambiance olympique, les contacts avec les athlètes et les spectateurs venus du monde entier », dit-il. Car pour l’habitant du Cerneux-Veusil, aux JO « tout le monde est heureux, tout le monde est là pour le sport ».
Le regard d’Ernest Gigon sur les Jeux de Pékin
Les 10es JO en Italie ?
Cette impossibilité de se rendre à Pékin ne devrait pas éteindre la flamme olympique du Jurassien. « Si tout va bien, si la santé le permet », il sera du voyage dans quatre ans à Milan et Cortina d’Ampezzo. À un détail près : « Il n’y aura peut-être plus de sac de couchage ». C’est que le Taignon a fait des nuits à la belle étoile sa marque de fabrique depuis 1980. « Mais aujourd’hui, si je prends mon sac de couchage pour dormir dehors, c’est pour le folklore, ce n’est plus financier », lance-t-il. Quant à savoir si les JO de 2026 pourrait être ses derniers, Ernest Gigon refuse de se fixer une limite… à l’image d’un sportif en quête du graal olympique. /msc
Les Jeux olympiques d’hiver d’Ernest Gigon
- 1980 : Lake Placid aux États-Unis
- 1988 : Calgary au Canada
- 1992 : Albertville en France
- 1994 : Lillehammer en Norvège
- 2002 : Salt Lake City aux États-Unis
- 2006 : Turin en Italie
- 2010 : Vancouver au Canada
- 2014 : Sotchi en Russie
- 2018 : PyeongChang en Corée du Sud