Le manque de relève pour enseigner le patois jurassien dans les écoles inquiète aussi les autorités cantonales. La ministre de la Formation et de la Culture, Elisabeth Baume-Schneider, partage les préoccupations de la Fédération des patoisants du canton du Jura, suite aux départs à la retraite d’Agnès Surdez et de Michèle Lièvre. Les deux enseignantes continueront toutefois de donner des cours facultatifs de patois lors de la rentrée scolaire 2015/2016.
Il ne semble donc pas y avoir de solutions toutes trouvées pour remédier à cette situation. Une formation dans le cadre de la HEP BEJUNE a été proposée mais avec peu de succès. Selon Elisabeth Baume-Schneider, « il y a eu peu ou pas d’inscrit. On ne sent pas une forte demande au niveau des jeunes enseignants jurassiens ». L’élue socialiste se dit toutefois « satisfaite de la collaboration avec la Fédération des patoisants pour essayer de les inviter à oser le patois ».
Le canton du Jura doit-il en faire davantage pour la promotion de ce pan du patrimoine jurassien ? Elisabeth Baume-Schneider explique que « le Service de l’enseignement ne peut pas obliger les maîtres et maîtresses à l'enseigner dans les écoles jurassiennes ». L’apprentissage du dialecte ne va pas figurer dans la grille horaire de tous les élèves, précise la ministre de la Formation.
Elisabeth Baume-Schneider affirme tenir à ces cours facultatifs tout en reconnaissant leur fragilité, « car cet enseignement est dans les mains de quelques personnes ». Cette responsabilité du maintien du dialecte revient en partie aux écoles, souligne la Franc-Montagnarde, mais aussi aux associations, à l’Office de la culture via des expositions, à la presse ou encore aux citoyens qui parlent le patois. « C’est une responsabilité collective », conclut la ministre de la Formation. /jpp