La planification hospitalière 2015-2020 du canton du Jura touche le service de gynécologie-obstétrique de l’Hôpital du Jura. La venue d’un spécialiste des Hôpitaux Universitaires de Genève est concernée par cette mesure. En effet, depuis 2008, Patrick Petignat vient opérer et ausculter une fois par mois les patientes qui souffrent d’un cancer gynécologique. Cette prestation sera probablement supprimée, puisque l’H-JU ne répond pas à un critère particulier : celui qui oblige le professeur d’être à même d’opérer, une heure après la demande en cas d’urgence. Or, ce n’est pas le cas actuellement entre Genève et Delémont. La solution proposée, du coup, consiste à envoyer les patientes jurassiennes en direction de l’hôpital de Neuchâtel pour se faire soigner.
Des avis opposés
Jacques Seydoux, le médecin-chef du service de gynécologie et d’obstétrique, trouve ce critère qualitatif « non valable ». Selon lui, depuis l’instauration de ce partenariat, sous forme de réseau, avec les HUG, « Patrick Petignat a procédé à 300 opérations environ sans qu’il n’y ait eu de souci après les interventions ».
De son côté, le ministre de la santé, Michel Thentz, affirme que « si nous avons pris la décision d’octroyer cette prestation à l’hôpital de Neuchâtel, c’est que nous avons la conviction que cette offre répond aux critères qualitatifs ». Mais il tient également à souligner que « si l’hôpital du Jura peut nous prouver qu’il parvient à atteindre les objectifs qualitatifs que nous avons posés, nous serons alors ouverts à la discussion afin de réintroduire les prestations d'oncologie-gynécologique sur la liste hospitalière ». À noter encore que le député PDC au Parlement jurassien, Gabriel Willemin, a déposé une interpellation à propos de ce sujet lors de la dernière séance du législatif. Des réponses à ses questions devraient être apportées le 25 mars à l’occasion du prochain Parlement jurassien. /bbo