Bientôt 10 ans que Lajoux a son bec. Au printemps prochain, cela fera une décennie que cette sculpture en forme de bouche est installée au milieu du village. Cette œuvre, qui a été commandée par le conseil communal, devait marquer la fin des travaux de la traversée du village et empêcher les automobilistes de couper le virage devant la boucherie. Mais, très vite, elle a suscité une vive controverse. Notre rédaction a donc décidé de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur et essayer de voir comment le point de vue des uns et des autres a évolué.
Un maire qui ne regrette rien
À l’époque, Michel Gogniat était le maire de Lajoux et 10 ans plus tard, il ne regrette pas du tout le bec, qui lui plaît toujours. Le maire de l’époque reconnaît quelques maladresses, notamment au niveau de l’information distillée aux citoyens mais il estime qu’il est normal que le bec n’ait jamais été retiré, comme le demandaient les opposants. De son point de vue, démonter l’œuvre aurait signifié admettre que des fautes ont été commises dans la procédure qui a mené à son installation. Or, selon Michel Gogniat, ce n’est pas le cas.
Un artiste qui ne voulait pas diviser
De son côté, Denis Schneider, l’artiste qui a réalisé le bec explique qu’il n’a jamais été vexé par les critiques que son œuvre a suscitées. Il souligne également qu’il ne s’attendait pas du tout à ce que sa sculpture provoque de telles réactions. Cependant, l’artiste neuchâtelois se dit triste que son œuvre ait créé des tensions au sein du village de Lajoux.
Nous avons contacté plusieurs personnes qui s’étaient ouvertement opposées au bec lors de son installation pour connaître également leur point de vue, 10 ans après. Mais aucune n’a accepté de répondre à nos questions. Les opposants du bec estimaient qu’il n’était pas esthétique mais aussi qu’il avait une connotation vulgaire. /sbo