La pénurie d’eau frappe certaines fermes isolées de la région. Beaucoup d’entre elles ne sont pas raccordées au réseau d'eau potable et sont approvisionnées via une source privée. Des sources qui sont presque à sec depuis cet été en raison du manque de précipitations. Ainsi, de nombreuses exploitations doivent parfois parcourir plusieurs kilomètres quotidiennement pour aller chercher de l’eau.
À la Vacherie-Mouillard au-dessus de Courgenay par exemple, l'agriculteur Martin Bebler doit parcourir quotidiennement cinq kilomètres pour aller chercher 3'000 litres d'eau non potable pour son bétail. Sa source privée suffit tout juste pour les besoins de sa famille.
À la ferme Frénois au-dessus d'Undervelier, Dominique Frésard nous a confié qu'il se rend en moyenne tous les deux jours au village depuis la mi-juillet. Pour cela, il a dû louer une citerne pour transporter cette eau potable.
Dans les Franches-Montagnes, plus une goutte ne coule de la source de la famille Zehnder à la ferme Les Rois à Vautenaivre à quatre kilomètres de Goumois depuis fin juin. C’est un camion de transports des CJ qui lui livre environ une fois par semaine 11'000 litres d’eau et elle se rend par ailleurs à la source de Vautenaivre chercher 2'000 litres quotidiennement pour le bétail.
La situation est encore plus compliquée à Grandgiéron au-dessus d’Asuel. La famille Stadelmann attend avec impatience la pluie de vendredi, car depuis le mois d’août elle ne peut plus utiliser sa machine à laver le linge et le lave-vaisselle et elle doit se rendre à Fregiécourt chez des parents chaque soir pour prendre une douche.
Tous sont unanimes pour dire que cette situation est exceptionnelle et qu’ils n’ont pas vu cela depuis 40 ans. Finalement, ils nous ont indiqué être inquiets, car s’il ne pleut pas suffisamment avant que la neige n’arrive, les routes pourraient ne plus être praticables s’ils doivent continuer à aller s’approvisionner en eau ou se faire livrer. /afa