Un sexagénaire écope de 360 jours amende à 20 francs avec sursis de deux ans pour des actes d'ordre sexuel sur une personne incapable de discernement ou de résistance. Le tribunal pénal l’a condamné jeudi matin à Porrentruy. L'homme a embrassé le plaignant puis lui a introduit son sexe dans la bouche en lui demandant une fellation. S’en est suivi un rapport sexuel non consenti. Selon la juge Marjorie Noirat, l’accusé ne pouvait ignorer le retard mental de la victime.
Proches, témoins, éducateurs et médecins, tous se rejoignent sur ce point : une discussion banale avec la victime permet en quelques instants de voir son handicap.
Les deux hommes se sont rencontrés dans un bar de la région en 2013 et se sont vus une dizaine de fois. Impossible donc, selon la justice de ne pas avoir remarqué ce retard mental. Le plaignant, qui n’était pas présent lors du procès, a l’âge intellectuel d’un enfant de huit ans, cinq ans au moment des faits.
Pour la juge pénale, on ne peut toutefois pas douter de la sincérité du jeune homme âgé aujourd'hui de 20 ans. Lors des faits, le prévenu a amené le plaignant chez lui. L’accusé a contesté la pénétration anale mais a admis les caresses, les baisers et la fellation. Il n’a toutefois pas fourni assez de détails sur les événements, selon la magistrate. La victime a par contre été crédible dans sa version, tranche Marjorie Noirat. Le jeune homme a évoqué le préservatif utilisé par le sexagénaire, et cela lors de chaque audition. Il a aussi mimé l’acte subi et dit avoir eu mal.
Sans expérience sexuelle précédente, il n’a pas pu inventer ces moments. Des moments qui ont modifié son comportement. Selon ses proches, qui le représentaient lors du procès, il était très mal dans sa peau et est devenu agressif.
La juge conclut que l’accusé a profité de la maladie du jeune homme pour assouvir ses pulsions sexuelles, de manière purement égoïste.
Le prévenu devra aussi s'acquitter de 600 francs additionnels de frais de justice. Trente jours de prison de substitution sont prévus s'il ne parvient pas à les payer du fait de sa situation financière. /lbr