Ecole à journée continue, formation post-obligatoire ou encore bourses d’étude : autant de points qui seraient impactés par un départ de Moutier dans le Jura. Le canton de Berne a répondu vendredi aux questions du conseil municipal prévôtois sur des aspects politiques qui n’ont pas été traités par les experts chargés d’étudier les conséquences d’un changement d’appartenance cantonale de la commune. Le Conseil-exécutif pointe des incertitudes et rappelle certains avantages offerts par le canton de Berne.
Du changement pour les familles et les enseignants
En ce qui concerne la formation tout d’abord, le gouvernement bernois explique que d’importants changements auraient lieu si Moutier venait à quitter Berne. Il rappelle que l’école à journée continue, qui accueille 170 enfants en terres prévôtoises, n’a pas d’équivalent dans le Jura. Les familles devraient donc revoir leur organisation si cette structure venait à disparaître. Pour les enseignants, ils seraient quant à eux confrontés à une nouvelle organisation scolaire, ainsi qu’à des changements de statut de personnel et de système salarial. Le Conseil-exécutif évoque aussi pour eux le risque de devoir participer à la recapitalisation de leur caisse de pension dans le Jura, alors qu’elle a déjà été effectuée dans le canton de Berne.
Des accords à renégocier et des écoles à déplacer
Si l’on s’intéresse à la formation post-obligatoire, des accords devraient être renégociés entre les cantons de Berne et du Jura et les partenaires économiques du Centre de formation professionnel de la Berne francophone. Le gouvernement bernois estime que l’incertitude pèserait sur l’économie régionale. Les classes de préparation professionnelle et l’Ecole de maturité spécialisée devraient quant à elle être déplacées ailleurs dans le Jura bernois. Enfin, le canton de Berne s’intéresse aux bourses d’étude et indique qu’elles sont nettement plus importantes pour les habitants du Jura bernois que dans le Jura, avec en moyenne 9’280 francs de subsides de formation et 13'650 francs au tertiaire, contre 4’700 francs et 6’900 francs dans le Jura.
Développement du logement prioritaire
Le canton de Berne estime que la commune va connaître une croissance de 10 % au cours des 15 prochaines années, et que ces chiffres lui permettent de faire valoir ses besoins pour disposer de terrains destinés au logement. Le gouvernement bernois précise d’ailleurs qu’il a décidé de faire du secteur « Espace Gare Sud/Nord » une priorité cantonale dans le domaine de l’habitat.
Des promesses pour la Roche Hüsli
Enfin, la décharge de la Roche Hüsli est aussi évoquée. Cette dernière nécessite un assainissement très coûteux, et le canton de Berne pourrait participer à hauteur de 5 à 10 millions de francs. Il faudra cependant que le Grand Conseil bernois valide la révision de la loi sur les déchets. Le débat aura lieu pendant la session de mars. /ast