Quatre ans et demi de prison après une agression en sortie de boîte

Un jeune jurassien a été reconnu coupable en appel de tentative de meurtre par dol éventuel ...
Quatre ans et demi de prison après une agression en sortie de boîte

Un jeune Jurassien a été reconnu coupable en appel de tentative de meurtre par dol éventuel pour avoir frappé sa victime à la tête avec une grosse pierre au printemps 2014

Tribunal à Porrentruy

Un Jurassien d’une vingtaine d’années a été condamné ce jeudi à quatre ans et demi de prison ferme pour tentative de meurtre par dol éventuel. L’affaire, dont les faits remontent au printemps 2014, était jugée en appel par le Tribunal pénal de Porrentruy. Lors d'une altercation à la sortie de la discothèque de Saignelégier, le prévenu a frappé le plaignant à la tête à l'aide d'une ceinture puis d'une grosse pierre. Ces coups lui ont causé des lésions corporelles graves : traumatisme crânien, perte de l'ouïe d'une oreille et autres séquelles. L'agresseur avait été condamné en première instance à trois ans de prison dont un an ferme pour lésions corporelles graves. La tentative de meurtre par dol éventuel n'avait alors pas été retenue. Mais en appel, le tribunal est revenu sur cette qualification.

 

L'agresseur savait-il qu'il pouvait tuer en saisissant cette pierre ?

Toute la question était de déterminer si l’agresseur avait accepté le résultat potentiel de son acte, à savoir la mort éventuelle de sa victime, ou au contraire s’il n’a jamais envisagé cette issue. Pour le Ministère public et l’avocat du plaignant, cela ne fait aucun doute : l’acte était mûri et préparé. Une première altercation avait eu lieu à l’intérieur de la discothèque, sans grande conséquence. Mais l’agresseur a alors patienté plusieurs heures que la victime sorte de l’établissement dans « l’unique but de lui régler son compte », selon le procureur. Et de poursuivre qu’une fois dehors, en saisissant cette pierre de deux kilos aux bords tranchants, il ne pouvait ignorer que les coups portés au visage avec un tel objet seraient potentiellement mortels. Selon la définition du dol éventuel, peu importe que le prévenu ne le souhaite pas, « s'accommoder  du résultat » suffit. Sur cette base, le Ministère public avait donc réclamé quatre ans et demi de prison ferme.

 

La thèse de la « pierre lancée » de la défense

La défense affirme, elle, qu’il n’y avait aucune volonté de tuer, mais une simple volonté de se confronter. Pour cela, elle avance le fait que la pierre aurait été lancée et non tenue en main par le prévenu. Cette affirmation s’appuie sur le témoignage d’un agent de sécurité qui a vu la pierre dans la main d’une autre personne aux côtés de la victime allongée, et non plus dans la main de l’agresseur. Mais cet agent dit aussi ne pas avoir vu l’action se dérouler. Les juges ont donc considéré qu’en se saisissant de cette lourde pierre, le prévenu avait envisagé une issue fatale comme possible. C’est pourquoi ils ont retenu la tentative de meurtre par dol éventuel, ce qui alourdit significativement la peine. /jpi


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