L’industrie du bois remonte la pente

La santé de l'industrie du bois suisse romande repose pour beaucoup sur le taux de change. ...
L’industrie du bois remonte la pente

La santé de l'industrie du bois suisse romande repose pour beaucoup sur le taux de change. Cette préoccupation est apparue à plusieurs reprises vendredi à Vaumarcus lors de l'assemblée générale du secteur

Bois Photo d'archives.

La santé du secteur romand du bois pourrait presque se mesurer à l'aune du taux de change entre franc suisse et euro. La notion est en tout cas revenue souvent dans les discussions vendredi matin à Vaumarcus, à l’occasion de l’assemblée générale de l’Industrie du bois suisse romande. Son président, Gaspard Studer, évoque une situation qui reste tendue mais qui s’améliore avec un taux de change de 1,18 franc pour un euro environ après la difficile année 2015 du taux plancher.

Le secteur tire toutefois la langue depuis une grosse dizaine d’années. « Le nombre de scieries s’est divisé par deux en Suisse romande durant cette période », explique le Delémontain. Il évoque la conjoncture, la cherté de la Suisse, les investissements qualifiés d’extrêmement lourds dans la branche et le manque de relève pour expliquer cette situation. Aujourd’hui, une quarantaine de scieries sont affiliées à la fédération.

Gaspard Studer, président de l'Industrie du bois suisse romande. Gaspard Studer, président de l'Industrie du bois suisse romande.

L’industrie du bois a aussi dû s’adapter à un changement de taille : les charpentes des bâtiments autrefois réalisées en bois massif se font aujourd’hui en lamellé-collé, soit le collage de lamelles ; un domaine dans lequel les scieries suisses doivent apprendre à se profiler pour ne pas laisser ce marché s’échapper au-delà des frontières.

La branche mise en effet sur le label Bois suisse pour continuer d’exister en promouvant des matériaux locaux, plus respectueux de l’environnement. L’assemblée a ainsi salué la réalisation en bois de la région du bâtiment de la Police cantonale fribourgeoise à Granges-Paccot.

La Chine s’est aussi invitée dans les débats vendredi matin. Gaspard Studer regrette les exportations massives de bois brut (appelé grumes dans le jargon) vers ce pays et qui reviennent parfois transformées en meubles en Suisse, qui ne bénéficie dès lors pas de la valeur ajoutée du produit travaillé.

 

Les devoirs de l’employeur en matière de sécurité

L’assemblée générale de l’Industrie du bois suisse romande a aussi été l’occasion de rappeler quelques principes de sécurité. « Mille accidents professionnels se produisent chaque jour en Suisse », a indiqué Éric Rochat de la Suva ; un chiffre que l’assurance accidents s’attelle à diminuer en encourageant notamment toute personne qui sent un danger à stopper le travail en cours pour sécuriser le lieu avant de poursuivre.

Éric Rochat a rappelé également que toute personne qui donne un ordre pour une tâche spécifique prend le statut d’employeur, selon la loi, et doit assumer les responsabilités qui vont avec, soit assurer la sécurité des employés qui mènent la tâche en question.

 

Pas de label « bois de l’Arc jurassien » en perspective en Suisse

L’idée d’un label « bois de l’Arc jurassien », côté suisse, s’éloigne. Henri Erard, chargé d'affaires du projet AOC Bois du Jura suisse, en a informé les membres de l’assemblée vendredi. Il relève un manque de volonté des scieries de la région concernée, qui n’en voient pas l’utilité. En revanche, le label est en train de prendre forme du côté de l’Arc jurassien français. Des discussions auront lieu pour savoir si du bois acheté en Suisse par des scieries françaises pourront éventuellement bénéficier de ce label « Arc jurassien ». /sbe


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