Le comité jurassien du « non » à l’initiative des jeunes Verts contre le mitage a présenté mercredi ses arguments à la presse
Les partisans du « non » à l’initiative contre le mitage se lancent dans la bataille. Mercredi, des représentants jurassiens des milieux de l’économie et des associations de propriétaires ont dénoncé le texte des jeunes Verts lors d’une conférence de presse à Delémont.
L’initiative sera soumise au peuple le 10 février prochain. Elle propose le gel complet des zones à bâtir. Si le texte est accepté, il ne sera plus possible pour les communes d’étendre ces zones, à moins de compenser par une surface de même taille et de productivité agricole équivalente.
Un texte « superflu »
Pour Jean-Paul Gschwind, conseiller national PDC et fer de lance pour la campagne du « non » dans le Jura, l’initiative est inutile puisque le peuple avait déjà accepté la révision de la Loi sur l’aménagement du territoire (LAT) en 2013. Ce texte – qui n’a pas encore déployé tous ses effets - représentait déjà un tournant rigoureux en matière de planification. Les premières données chiffrées sur les conséquences de cette loi ne sont pas attendues avant plusieurs années, mais les spécialistes de l’aménagement du territoire s’accordent pour dire que cette LAT représente un tour de vis par rapport à la situation qui prévalait entre les années 1970 et 2000.
Le Jura, terre d’industrie
Les milieux de l’économie s’inquiètent par ailleurs des effets de cette loi sur l’emploi et la croissance économique du canton. Pour Pierre-Alain Berret, directeur de la Chambre de commerce et d’industrie du Jura (CCIJ), l’initiative porterait un coup à l’attractivité économique du canton. Il ajoute que le texte ne prend pas en compte les spécificités régionales, comme la présence d’industrie de production, fortement consommatrices d’espace.
Des inquiétudes pour les loyers
Du côté des propriétaires fonciers, on dénonce l’impact qu’aurait le texte sur les propriétaires et les locataires. Pour Alain Schweingruber, de l’Association jurassienne des propriétaires fonciers (AJPF), un « oui » à l’initiative s’accompagnerait inévitablement d’une raréfaction des terrains, donc d’une hausse des prix de l’immobilier et des loyers. /vja