Il fait beau, pour Jura Tourisme, mais le soleil pourrait bientôt laisser place aux nuages. L’année 2018 a été excellente : c’est la première fois que Jura Tourisme a atteint plus de mille nuitées payantes par jour. C’est un peu plus de 9% de plus qu’en 2017, et 45 % de plus qu’il y a 20 ans. « Un record depuis la création du canton », selon les dirigeants de l’association qui tenait son assemblée générale ce mercredi aux Vergers d'Ajoie.
Le fonds du tourisme épuisé en 2020
S’ils saluent ce résultat positif, ils sont pourtant soucieux de l’avenir. Ils ont effectivement besoin de financement pour faire perdurer cette tendance, comme l’explique Frédéric Lovis, président de Jura Tourisme : « Il faut savoir que notre budget de financement est financé par un fonds alimenté par les recettes du casino et par les patentes. Jusqu’à maintenant, il a permis d’alimenter nos dépenses, mais on arrivera à bout de ce fonds en 2020. Désormais, ce sont les politiques qui doivent y répondre. »
Selon Frédéric Lovis toujours, ce manque devrait correspondre à environ 10% du budget total dévoué au tourisme jurassien. Un budget, qui permet notamment à Jura Tourisme de se vendre auprès de Jura 3 Lacs. La plateforme promeut la région auprès des touristes et permet de lui offrir plus de visibilité. Pour Frédéric Lovis, il est important de continuer à travailler avec Jura 3 Lacs, afin de bénéficier de son marketing.
Jacques Gerber questionne le fonctionnement de Jura Tourisme
Guillaume Lachat, directeur de Jura Tourisme, rappelle lui aussi que le marketing numérique est en plein essor et qu’il s’agit d’accompagner les acteurs touristiques dans la transformation digitale. Sans financement, il craint que l’évolution du tourisme et des prestations dans la région s’en ressentent. L'association en appelle donc à l'Etat. En fin d'assemblée générale, le ministre de l'économie Jacques Gerber a rappelé que le fonds du tourisme a été épuisé à force de financer des projets ainsi que le fonctionnement de l'institution. « L'Etat n'est pas une vache à lait, nous avons aussi des difficultés financières à gérer », nous a confié le ministre mercredi soir, joint par la rédaction. Les discussions entre les différents acteurs se poursuivent pour tenter de faire émerger des solutions. « Mais il n'y a pas de crise et aucune porte n'est fermée », selon Jacques Gerber. /cto+jpi