On a peut-être tendance à l’oublier, mais les Jurassiens sont appelés à élire leur Gouvernement ce dimanche. Crise sanitaire oblige, la campagne électorale est bien terne et les partis le ressentent clairement. Tous les présidents sont unanimes : « c’est très compliqué ! ». Les formations politiques essaient de faire parler de leur programme et de leurs candidats à travers les réseaux sociaux, les e-mails et les coups de téléphone.
Pour le PDC, Pascal Eschmann affirme que le durcissement des mesures sanitaires ne favorise pas la campagne. « Avec l’absence d’échanges et de rencontres, le débat est tronqué », dit-il. Au PLR, Gabriel Voirol déclare que la sauce a du mal à prendre et que le Covid étouffe le débat. « L’absence d’actions dans le terrain fait que les gens oublient. On se sent coupé du monde », déplore-t-il, alors que les enjeux sont importants. « L’absentéisme sera bien présent et c’est regrettable », conclut Gabriel Voirol. Pour le PCSI, Thomas Schaffter parle de frustration. « C’est le contact direct avec la population qui suscite l’intérêt, et là, il n’y en a pas », déplore-t-il. Son parti fait bien campagne sur internet, « mais ça reste du virtuel », dit Thomas Schaffter. Au PS, Jämes Frein ne mâche pas ses mots : « Il n’y a pas de débat politique, c’est triste. Il n’y a pas d’entrain, c’est mou et désagréable ». Le socialiste estime que le scrutin sera relativement calme. Enfin chez les Verts, Pauline Godat évoque une campagne à peu près inexistante. La situation liée au coronavirus n’arrange évidemment rien. « Peut-être aussi que les gens saturent un peu avec les nombreuses votations et élections passées et à venir », ajoute-t-elle.
Quid de la participation ? Le vote par correspondance est en légère baisse à ce stade
Et quand on évoque l’intérêt de ce deuxième tour, il faut aussi se pencher sur la participation. Elle sera sans doute assez basse, du point de vue des partis. Ils espèrent bien sûr que les citoyens voteront, mais en l’absence de contacts directs, ils doivent se contenter de sensibiliser leur base pour activer et mobiliser les réseaux. Difficile de dire à qui va profiter la participation ou l’abstention, d’autant plus que la population ne vote pas forcément de manière identique entre le premier et le deuxième tour.
Nous avons fait le point ce vendredi matin dans quatre communes jurassiennes pour prendre le pouls du vote par correspondance. A ce stade, une baisse est observée à Delémont. Indication : 3'200 enveloppes ont été dénombrées le vendredi 16 octobre à la veille du premier tour, contre 2'350 ce jeudi soir. A Porrentruy, on fait part de stabilité : 2'025 enveloppes pour le premier tour et 1'923 aujourd’hui pour le deuxième. La commune de Haute-Sorne ne communique pas de chiffre, mais observe une légère baisse. Enfin à Saignelégier, pas de chiffre non plus, mais la commune affirme qu’il y a à cet instant autant d’enveloppes qu’au premier tour.
Quoiqu’il en soit, l’atmosphère électorale sera bien particulière dimanche. /rch