Ça fait depuis plusieurs semaines que les cours d’éducation physique n’ont plus le goût de la sueur, que les contacts sont interdits et que les joggings ne servent plus à grand-chose si ce n’est à parfaire un style de sportif. A Porrentruy, les lycéens profitaient parfois de promenades en plein air, voire de leçons très techniques : assis, masqués, dans une salle de classe, ils ont appris les rudiments du volleyball de manière 100% technique… à l’aide de fiches et de PDF.
Mais vendredi, le Gouvernement jurassien a annoncé des changements : les cours de sport pour le secondaire I et II peuvent à nouveau être dispensés en intérieur. A condition de respecter la distanciation physique, et de porter le masque, pour les lycéens.
La qualité du geste
Lundi, à Porrentruy, les élèves de Nicolas Babey sont restés en classe pour parfaire leurs connaissances techniques du volleyball… qu’ils mettront en pratique la semaine suivante. Toutefois, les jeunes savent que ces cours en salle de gym ne ressembleront pas à ce qu’ils ont déjà pu connaître : « Des zones particulières seront mises en place. Il y aura la zone du passeur et la zone des défenseurs. Les balles iront toujours dans la même direction, ainsi, les jeunes pourront facilement respecter les distances », explique Nicolas Babey. Pour ce qui est du port du masque, le professeur du sport est moins optimiste : « Ce sera plus compliqué à gérer parce que l’élève respirera mal. L’intensité de l’effort devra être réduite, on fera peut-être davantage de pauses. » Les cours seront orientés vers la qualité du geste, plutôt que vers la quantité de sueur déversée.
Des élèves motivés
Les professeurs de sport sont amenés à se concerter et à adapter leur manière de travailler et de noter les élèves : « On doit s’assurer que le plan d’étude est respecté, tout en ajoutant les nouvelles règles sanitaires. Les critères de notations sont revus à la baisse. Mais il faut surtout que les élèves trouvent du sens à ces cours », admet Nicolas Babey. Concernant ce dernier point, la mission semble accomplie : quand Nicolas Babey demande à sa classe qui est motivé à reprendre les cours en salle malgré la distance et les masques, presque tous les lycéens lèvent la main. Ils sont bien décidés à pouvoir à nouveau se dépenser, coûte que coûte. /cto