Le parc naturel régional doit renouveler sa charte en 2023, et ses responsables ont mandaté une étude pour estimer si les buts fixés en 2013 avaient été atteints. Un bilan en demi-teinte, et quelques recommandations
Un bilan contrasté pour les dix premières années du Parc du Doubs. Les responsables du parc naturel régional ont présenté, vendredi matin, les résultats d’une étude sur les résultats obtenus depuis la création du parc. Une étape obligatoire pour le renouvellement du label, et nécessaire pour l’élaboration d’une nouvelle charte. L’évaluation, menée par l’université de Berne, devait déterminer si les exigences légales avaient été respectées, et si les objectifs fixés dans la charte établie il y a 7 ans avaient été atteints. Les chercheurs ont émis une série de recommandations, en vue du renouvellement de la charte, en 2023.
Le Parc naturel régional du Doubs a bien rempli son mandat légal, mais parmi les 11 objectifs fixés en 2013, 7 n’ont pas été totalement atteints. Ceux-ci concernent la protection de la rivière du Doubs, les domaines agricoles et sylvicoles, ainsi que celui des transports. Des avancées ont été faites sur certains points, comme la mise en valeur des produits du terroir, mais l’évaluation a déterminé que les objectifs initiaux n’avaient pas pleinement été atteints.
Objectifs trop généraux et marge de manoeuvre limitée
Selon le directeur du parc naturel régional du Doubs (PNRD), Régis Borruat, ces résultats s’expliquent en partie par le fait que la marge de manœuvre du parc est parfois limitée : la desserte de la région par les transports en commun, par exemple, dépend avant tout d’acteurs externes. Une autre explication avancée est que les objectifs fixés en 2013 étaient trop ambitieux et généraux. Enfin, Régis Borruat souligne que la charte actuelle sera encore en vigueur jusqu’à fin 2022, et que des projets seront encore réalisés.
Régis Borruat : « on avait, à l’époque, une vision ambitieuse »
Dans trois autres domaines en revanche, les objectifs ont été pleinement atteints : plusieurs projets ont été menés en faveur de la biodiversité, de même que dans le domaine du tourisme : la visibilité et l’attractivité de la région ont été renforcées. La sensibilisation à l’environnement auprès du public a également été développée, notamment grâce à des projets menés auprès des écoliers.
Recommandations au PNRD, mais pas seulement
Pour pallier aux lacunes, les auteurs de l’étude ont fait une série de recommandations aux responsables du parc : elles portent sur une meilleure définition des rôles et des objectifs des différents partenaires, mais aussi sur l’élaboration de projets concrets et visibles, qui puissent générer de la plus-value. La mise en place de collaborations stratégiques avec d’autres acteurs régionaux est également conseillée au PNRD. Mais les communes et cantons sont aussi visés par ces recommandations : il leur est suggéré de fournir au Parc de bonnes conditions cadre, d’intégrer davantage ses objectifs dans leur planification, et de chercher la collaboration de manière plus active.
Implication des communes cruciale
Ce dernier point, justement, a fait l’objet de débats parmi les communes franc-montagnardes : celles-ci sont consultées tout au long du processus de renouvellement de la charte, mais ont fait part, fin novembre, d’un certain désintérêt, et ont dit ne pas voir suffisamment de résultats concrets.
D’après le vice-président du PNRD, Jacques-André Maire, inciter les communes à participer à l’élaboration de la charte est effectivement l’un des grands défis. Les responsables du parc ont rencontré les exécutifs, et restent à l’écoute, mais ils estiment également que les communes doivent s’engager, faire part de leurs attentes et amener des projets.
Calendrier bien rempli en 2021
Pour la suite du processus, 2021 sera une année cruciale. Des ateliers participatifs seront mis sur pied durant les premiers mois, puis la version finale de la nouvelle charte sera rédigée, en accord avec tous les partenaires. Le texte devra alors être approuvé par tous les législatifs à la fin de l’année, pour pouvoir être adopté par l’assemblée générale du parc, puis déposé à la Confédération en mars 2022. La crise sanitaire risque d’avoir un impact sur ce calendrier, mais l’Office fédéral de l’environnement pourra faire preuve d’un peu de souplesse. /nbe