Des rues entières totalement submergées. Le niveau d’eau atteint parfois les portes de certaines maisons en Ajoie. De mémoire d’habitants de Bonfol, c’est « du jamais vu, plus élevé que les fois précédentes ». C’est au cœur du village que se situait ce mardi matin le point le plus critique sur la Vendline. Dans les maisons qui bordent la rivière, les caves sont déjà copieusement inondées depuis plusieurs heures. Anne-Marie est en train d’essayer d’évacuer l’eau de la sienne à l’aide de pompes, tout en gardant le sourire. « Tout va bien, mais on a les pieds dans l’eau ! On a déjà installé deux nouvelles pompes pour que notre chaudière continue de fonctionner normalement. Ça ne suffit pas, alors on va en chercher une troisième chez les pompiers », confie Anne-Marie, les pieds dans 40cm d’eau.
Reportage
Dans sa rue, seuls les tracteurs osent s’aventurer. Pour nous rendre chez sa voisine, il faut se mouiller jusqu’à mi-cuisse. Françoise accepte de nous ouvrir sa porte pour constater les dégâts. Depuis le perron, l’eau de cave submerge déjà une partie des escaliers. « Regardez mes chaussures que j’avais laissées sur la première marche, elles sont mouillées. En bas, le frigo et le congélateur ils sont morts. Le lave-linge et le sèche-linge je ne sais pas, ils sont sur un petit socle alors j’espère que ça va suffire », se désole cette habitante qui ne peut plus sortir de sa maison, totalement encerclée par les eaux.
Au centre du village, les pompiers tentent de contenir les eaux avec des sacs de sable. « On va vers le pire, là on subit la montée des eaux. Sur un maximum de propriétés, on essaye de contenir ça avec des sacs de sable, mes collègues sont en train d’en refaire. C’est une course contre la montre, on essaye de faire de notre mieux avec déjà 12 heures d’intervention dans les pattes », lâche Aurélie Mischler, officier de secteur sur Bonfol pour le SIS Vendline. Tous les sacs de sable du centre de secours avaient été utilisés ce mardi matin. Les pompiers ont dû en demander d’autres aux agriculteurs, à des particuliers, aux entreprises. Sans être certains que cela suffise. /jpi