Le Rencar ne redémarrera pas

Le lieu de rencontre et d’accueil itinérant, financé et soutenu par l’Église catholique du ...
Le Rencar ne redémarrera pas

Le lieu de rencontre et d’accueil itinérant, financé et soutenu par l’Église catholique du Jura pastoral, ne reprendra pas la route après 10 ans à sillonner la région

Le camping-car du Rencar, initié il y a 10 ans par Jean-Charles Mouttet, restera désormais au garage. (Photo: archives) Le camping-car du Rencar, initié il y a 10 ans par Jean-Charles Mouttet, restera désormais au garage. (Photo: archives)

La région n’aura plus de rendez-vous avec le Rencar. Le camping-car avait pris la route le 1er mars 2012 et s’arrêtera sur le bas-côté le 2 juin prochain après 10 ans à la rencontre de la population. Le véhicule, financé et soutenu par l’Église catholique du Jura pastoral, était un lieu d’accueil et d’écoute notamment pour des personnes en difficultés familiales, sociales ou économiques. L’initiateur du projet, le diacre Jean-Charles Mouttet précise que ce sont jusqu’à 34 professionnels et bénévoles qui ont travaillé pour le Rencar alors qu’au total, plus de 100 personnes se sont engagées dans ce service en 10 ans.

Les changements de société, perçus « avant le Covid déjà » par l’équipe sur le terrain, notamment l’évolution du numérique ont transformé la demande par rapport à leur présence sur l’espace public. « Il fallait donc se reprofiler mais nous ne sommes pas parvenus à ficeler un projet qui fasse l’unanimité », précise l’accompagnateur spirituel.

« Notre Église pourrait être un peu plus audacieuse ».

À l’heure de bientôt rendre les clés du Rencar, Jean-Charles Mouttet ressent « de la reconnaissance et une infinie tristesse ». Il estime que « c’est une partie de la population qu’on va abandonner dans l’immédiat, parce que rien n’est pour l’instant prévu pour remplacer le service que fournissait le Rencar ».

« Le Rencar a été une expérience humaine incroyable »

Contacté, le vicaire épiscopal pour le Jura pastoral Jean-Jacques Theurillat dit regretter la fin du Rencar. Mais il estime qu’il faut tenir compte de la diminution de la demande. « L’espace public est devenu un lieu où l’on aime de moins en moins s’arrêter. Des études sociologiques montrent qu’il est perçu moins positivement aujourd’hui qu’il y a 10 ou 15 ans, tandis que le numérique permet de choisir son interlocuteur sans cet inconfort. Et parallèlement, on a tendance à s’enfermer dans sa bulle numérique. » La réflexion pour inventer une offre de remplacement n’est actuellement plus ouverte. « On n’est pas en train de chercher activement quelque chose », nous a confié Jean-Jacques Theurillat. Cependant il n’est pas exclu qu’une nouvelle proposition soit adoptée d’ici quelques années. « Les projets innovants, qui suivent l’air du temps, comportent aussi le risque d’un renoncement quand le contexte change », explique Jean-Jacques Theurillat. Selon lui, une part des bénéficiaires du Rencar vont se tourner vers d’autres lieux, tels que paroisses ou aumôneries, mais « il restera un déficit ; c’est certain ». /lbe-lad


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