Le Musée jurassien des Arts à Moutier accueille dès le 12 juin l'artiste-peintre d'origine suisse et costaricienne. Un voyage coloré qui dévoile des aspects souterrains de sa démarche artistique
Dans la grande salle du musée, le triptyque « Superstitions, d’après Goya ». L'une des oeuvres récentes de Niklaus Manuel Güdel.
Les cimaises du Musée jurassien des Arts (MJA) à Moutier s’offrent à un artiste du cru. Niklaus Manuel Güdel est un des représentants du renouveau de la peinture contemporaine. Domicilié à Delémont, l’artiste d’origine suisse et costaricienne propose dès le 12 juin et jusqu’au 13 novembre des œuvres récentes mais aussi quelques créations plus anciennes sous forme de rétrospective. Inédit, l’accrochage permet de découvrir deux aspects peu connus du travail de l’artiste : la dualité entre ses casquettes de peintre et historien de l’art, mais aussi sa manière de poser la peinture par couches successives. Niklaus Manuel Güdel se plaît à évoquer la mémoire par le biais de silhouettes blanches que l'on retrouvent sur la majeure partie de ses toiles :
« A la fois la présence et l’absence du souvenir »
Longtemps, Niklaus Manuel Güdel s'est imposé une barrière stricte entre son travail d'artiste et celui d'historien de l'art. C'est plus tard, avec le temps, qu'il a pu assumer ces deux fonctions et lier les deux. Sa nouvelle série intitulée Superstitions a ainsi puisé son essence dans l'oeuvre de l'artiste espagnol Francisco de Goya (1746-1828) :
« L’histoire de l’art s’immisce dans la peinture, et vice versa »
La silhouette blanche sur un fond coloré : un véritable traceur dans l'oeuvre de Niklaus Manuel Güdel.
La nouvelle exposition de Niklaus Manuel Güdel - la plus importante qui lui est consacrée - voit aussi la parution d'une imposante monographie sous la direction de la conservatrice du MJA Valentine Reymond. L'ouvrage présente entre autres les deux dimensions souterraines de la démarche de l'artiste citées plus haut. Elle traite également du rôle du blanc dans sa peinture. A noter encore que la préparation et les coulisses de l'exposition ont servi de décor au réalisateur Claude Stadelmann, qui a suivi Niklaus Manuel Güdel pendant près d'une année. Le long-métrage documentaire intitulé Janus sera présenté en avant-première en marge de l'exposition le 4 novembre à Cinémont à Delémont et le 5 novembre au Cinoche à Moutier. /oza
