Le projet de géothermie profonde à Haute-Sorne repart sur de nouvelles bases. Le Gouvernement jurassien a présenté ce lundi une nouvelle convention entre les différents partenaires, soit l’exécutif, Geo-Energie Suisse et Geo-Energie Jura. De nouvelles mesures en lien avec la sécurité notamment ont été intégrées dans cet accord. « Au regard des événements survenus depuis la phase initiale du projet, de l’évolution des connaissances scientifiques et d’une crainte perceptible dans la population et dans la classe politique, il était indispensable que ce projet puisse être repensé », souligne le Gouvernement dans un communiqué.
Le canton cite ainsi le recours à des campagnes sismiques pour améliorer les connaissances du sous-sol, le renforcement de la surveillance sismique sur toute la durée du projet, l’introduction d’un protocole de surveillance des bâtiments et des processus industriels, la facilitation de l’établissement des preuves pour l’évaluation d’éventuels dommages, ainsi que la disposition de l’exploitant à créer de la valeur ajoutée locale et des collaborations avec les Hautes-écoles et la recherche. Enfin, la mise hors service, le démantèlement, la remise en état et l’assainissement du site seront encadrés. Un fonds dont la dotation sera réévaluée à chaque phase du projet sera créé.
Le ministre de l'environnement David Eray était l'invité du Journal de 12h15
Garanties de transparence
Une Commission de suivi et d’information, présidée par le professeur Pascal Mahon, sera notamment constituée. Deux représentants de la commune de Haute-Sorne en feront partie. Un comité de patronage sera également mis sur pied en deuxième partie d’année et sera composé de « personnalités indépendantes et neutres, sous l’égide de la Confédération », précise le canton. Ces organes devront « remédier à un manque d’information autour du projet et ainsi garantir une plus grande transparence ».
Sécurité
Le Gouvernement jurassien assure mettre au centre de ses préoccupations la sécurité dans l’accompagnement et la surveillance du projet de géothermie profonde. « A chaque étape du projet, ce dernier sera interrompu si les conditions sécuritaires ne devaient plus être garanties », indique-t-il. Un groupe d'experts indépendants au service de l'Etat sera constitué et apportera ses avis scientifiques aux décideurs à chaque étape du projet.
« Le forage d’exploration permettra de sonder précisément la nature du sous-sol jusqu’à une profondeur de 4 à 5 kilomètres (…). Les décisions concernant un éventuel deuxième forage, la stimulation du sous-sol pour développer le réservoir souterrain et enfin la construction de la centrale géothermique ne seront prises qu’après une analyse minutieuse des données récoltées à chaque étape du projet », ajoute Geo-Energie Suisse par voie de communiqué.
La convention peut être consultée dans son intégralité sur le site du canton.
Dossier sur la table depuis 2015
Pour rappel, le Gouvernement avait autorisé le projet de géothermie profonde en adoptant un plan spécial cantonal en 2015. L’opposition politique et de la population au projet a augmenté au fil des ans, notamment avec des séismes enregistrés dans le cadre de projets plus ou moins similaires. En avril 2020, le Gouvernement a ouvert une procédure pouvant mener à la révocation du plan spécial. En janvier 2022, l’exécutif s’est dit prêt à relancer le projet sous certaines conditions, notamment la signature d’une convention avec le promoteur Geo-Energie Suisse pour ajouter de nouvelles exigences en matière de sécurité. /comm-gtr