Les hêtres et les épicéas sont particulièrement touchés par le manque d'eau. Mais un facteur de plus vient perturber l’adaptation des terrains sylvicoles au changement climatique : la différenciation entre parcelles privées et publiques
Il n’a pas plu abondamment depuis des semaines sur le canton du Jura. Les restrictions d’eau se multiplient dans les communes, et la sécheresse mène la vie dure à une nature brûlée par le soleil. Les forêts jurassiennes sont les premières victimes de ce climat aride. Déjà fragilisés par les vagues de chaleur à répétition, les hêtres et les épicéas souffrent du manque d’eau. Mélanie Oriet, responsable du domaine forêts et dangers naturels à l'Office cantonal de l'environnement, ne tire pas encore la sonnette d'alarme mais n'est pas rassurée par le contexte actuel.
Mélanie Oriet, responsable du domaine forêts et dangers naturels à l'Office cantonal de l'environnement
Selon l’ingénieure forestière, 2022 est une année exceptionnelle en ce qui concerne la sécheresse. La responsable est donc inquiète pour le printemps prochain. Elle redoute une situation semblable à celle de 2019, lorsque la sécheresse avait fait des ravages dans les forêts de hêtres.
A cette époque, les autorités cantonales avaient réagi en prenant des mesures telle que la plantation d'espèces d'arbres résistants à la sécheresse. Celles-ci ont depuis été appliquées sur les parcelles publiques. Mais à l'échelle privée, les espaces sylvicoles sont parfois mal entretenus et les propriétaires ne prennent pas forcément de mesures pour protéger leurs forêts. Mélanie Oriet reconnaît cette différence. Elle espère que le contexte économique actuel et la hausse du prix du bois pousseront les privés à prendre soin de leurs parcelles.
Mélanie Oriet, responsable du domaine forêts et dangers naturels à l'Office cantonal de l'environnement
Selon Mélanie Oriet, un quart des forêts jurassiennes appartient à des privés. Le reste de la surface sylvicole est détenu par le canton du Jura. /eli