Le décollage de la première mission Artemis, le programme américain qui prévoit le retour de l’Homme sur notre satellite, pourrait intervenir le 29 août. François Comte propose un éclairage sur le sujet
L’éclairage de François Comte :
La perspective de revenir sur la Lune, c’est déjà demain et le compte à rebours vient de commencer. La fusée SLS - qui emmènera la capsule Orion vers notre satellite - a quitté mercredi son hangar pour s’installer sur le pas de tir du Kennedy Space Center, en Floride. Il s’agit de l’engin spatial le plus puissant jamais construit par l’Homme. La fusée SLS – pour Space Launch System - fait une hauteur de près de 100 mètres pour une poussée de près de 4'000 tonnes au décollage.
Le programme Artemis se déroulera en plusieurs phases. La première mission– dont le décollage pourrait donc intervenir le 29 août – ne comprendra pas d’équipage. Elle aura pour tâche d’aller vers la Lune et de graviter autour d’elle pendant quelques jours avant de revenir sur Terre. La deuxième mission sera habitée – avec quatre astronautes à bord - mais ne se posera pas sur la Lune et devrait intervenir vers mai 2024. Quant à la troisième mission Artemis, elle prévoit le premier alunissage d’ici à 2025-2028, selon les résultats des précédents vols, et donc le retour de l’Homme sur la Lune. Contrairement aux missions Apollo entre 1969 et 1972, la reconquête de la Lune ne se limitera pas à fouler le sol de notre satellite. La portée du programme Artemis vise une implantation durable. La principale différence avec Apollo réside en deux mots mais qui changent tout : Lunar Gateway. Il s’agit du nom donné à une plateforme construite en parallèle, une sorte de petite station spatiale internationale, qui gravitera autour de la Lune. La Lunar Gateway servira de point de transit entre la Terre et notre satellite et pourra faciliter l’envoi d’Hommes sur la Lune pour des missions régulières et plus longues.
La construction d’une base à la surface de la Lune est prévue, quant à elle, dans un second temps avec l’objectif d’exploiter l’eau ou certaines terres rares présentes sur la Lune. Le retour sur notre satellite comprendra ainsi une dimension plus économique que géopolitique même si cette dernière n’est pas totalement absente. La Chine s’est également lancée dans la conquête de la Lune avec des moyens considérables. Pékin s’est, d'ailleurs, associé à la Russie pour construire une station lunaire orbitale d’ici 2030. La course lancée entre les Etats-Unis et la Chine ne vise pas que notre satellite. La Lune pourrait servir de marchepied vers Mars. Les défis pour emmener un équipage vers la planète rouge sont, certes, colossaux mais la nouvelle phase de la conquête spatiale ouvre désormais tous les champs du possible.