C’est un devoir de mémoire qu’entreprend le Musée de l’Hôtel-Dieu de Porrentruy. Le MHDP s’est vu accorder une somme de 20'000 francs en fin d’année par l’Office fédéral de la culture. Comme treize autres institutions muséales, la petite structure a répondu à l’appel de l’OFC pour effectuer des recherches de provenance, la mise en valeur d’archives ainsi que la diffusion et la contextualisation des résultats. Ces recherches portent sur les œuvres qui auraient été spoliées à l’époque du national-socialisme.
Un fond aux origines douteuses
La conservatrice du musée bruntrutain explique que dans les réserves se trouve un fond légué en 1967 après le décès d’une Jurassienne qui vivait à Zurich. Et parmi la cinquantaine de tableaux, Anne Schild a découvert récemment des œuvres de grands maîtres européens du 19e siècle d’une certaine valeur : « nous avons une petite collection d’art qui potentiellement peut avoir une provenance dans les années critiques qui sont 1933 à 1945 ». L’institution a donc postulé auprès de l’Office fédéral de la culture. La conservatrice souhaite ainsi « faire toute la lumière sur l’origine de cette collection ».
Anne Schild : « on a un devoir de mémoire »
Peu habituée aux démarches à entreprendre avec l’Office fédéral de la culture, la petite équipe du MHDP considère que c’est « un devoir de mémoire envers la Seconde Guerre mondiale ». Anne Schild estime que si des œuvres d’art ont été dérobées aux personnes d’origine juive, les musées « doivent trouver une solution juste et équitable pour réparer ces dommages ». Ces prochains mois, le Musée de l’Hôtel-Dieu a pour objectif de documenter toutes ces œuvres et de rechercher dans les archives à Zurich des traces de la vente de ces tableaux. /ncp