L’UDC et le PLR du Jura pourraient marcher ensemble en vue des élections fédérales de l’automne prochain. Si aucune discussion officielle n’a encore eu lieu entre les deux formations de droite, un rapprochement semble possible. Le président de l’UDC suisse Marco Chiesa a d’ailleurs appelé samedi les libéraux-radicaux à faire des apparentements dans les cantons pour empêcher la gauche de progresser.
« Sans entente, on est d’accord pour perdre »
Pour l’UDC Jura, une alliance avec le PLRJ est une nécessité. « Sans entente, on est d’accord pour perdre », confie sans détour le président des agrariens jurassiens Thomas Stettler. « Je ne vois pas l’UDC Jura refuser un rapprochement », ajoute-t-il. Une décision sera prise cet été. Pour Thomas Stettler, il faut aller jusqu’à la création de listes communes avec les libéraux-radicaux. « L’idéal, c’est un produit qui rapporte ! Et si c’est un PLR qui est élu à la place d’un socialiste, on gagne aussi. Au niveau national, c’est un combat gauche-droite. Il ne faut pas faire les difficiles », affirme le président de l’UDC Jura, qui ajoute que son parti et le PLR ont de bons rapports sous la coupole pour la gestion du pays.
Un apparentement plutôt que des listes communes ?
Du côté du PLRJ, on est à ce stade moins loquace, mais le président ad intérim Gabriel Voirol l’avoue : « Aucune piste n’est exclue, l’option d’un rapprochement est analysée ». Les discussions au sein du parti auront lieu ces prochains mois. Mais les libéraux-radicaux ne semblent pour l’heure pas vouloir aller aussi loin que l’UDC, et privilégieraient un apparentement à la composition de listes communes. « Cette formule paraît plus adéquate. Chaque parti garderait ainsi sa spécificité », dit Gabriel Voirol. L’idée d’un programme commun ne paraît donc pas mûre. Car pour le PLR subsiste ce que nous appellerons le « traumatisme Dominique Baettig ». Le dernier rapprochement entre l’UDC Jura et le PLRJ avait débouché sur l’élection de l’agrarien delémontain au Conseil national en 2007, et la pilule avait été amère pour les libéraux-radicaux. « On ne peut pas vivre éternellement avec ce traumatisme, qui est en grande partie effacé », confie Gabriel Voirol. En grande partie seulement : certains PLR ne semblent pas tout à fait prêts à faire table rase du passé.
On peut donc dire aujourd’hui qu’une alliance entre les deux partis de droite est clairement sur la table. Quant à la forme, elle fera l’objet de débats. /rch