La Banque cantonale du Jura a enregistré l’an dernier le meilleur résultat de son histoire avec une croissance du résultat opérationnel de 11,4%. L’établissement a notamment bénéficié d’une forte hausse des créances hypothécaires
La BCJ a enregistré un exercice 2022 historique. La Banque cantonale du Jura a profité d'une forte croissance des créances hypothécaires l'année dernière (+137,8 millions), ainsi que de la fin des taux négatifs. L'établissement jurassien a vu son résultat opérationnel progresser de 11,4% pour atteindre 20,5 millions de francs. Il s’agit d’un record. Le bénéfice est, de son côté, ressorti à 10,2 millions, en hausse de 5,3% sur un an.
Les opérations d'intérêt, principale source de revenus de la BCJ, ont rapporté 37,8 millions de francs, en hausse de 5,8% sur un an. Tant la croissance des créances hypothécaires que le retour des taux d'intérêt positifs ont soutenu la performance. « L’année a été excellente. On a réussi à tirer notre épingle du jeu alors que l’on sortait de deux années difficiles », a souligné à RFJ la présidente du Conseil d’administration de la Banque cantonale du Jura. Christina Pamberg ajoute que la bonne santé du tissu économique a aussi pesé dans la balance.
Christina Pamberg : « Avec le passage aux taux positifs, on se retrouve dans une tout autre constellation »
Les opérations de commissions et services ont essuyé un léger repli, de 0,6% à 9,3 millions. Enfin, les opérations de négoce ont rapporté 4,7 millions, un chiffre en hausse de 21,7% et porté par les revenus de change.
Plus de cinq millions de dividendes
Les charges d'exploitation ont crû de 5,9% et atteignent 29,5 millions de francs. Face à l’importante charge de travail, notamment au niveau des hypothèques, la BCJ a dû renforcer ses effectifs à 130,5 postes en équivalent plein temps, soit une hausse d’environ huit postes.
La somme du bilan a augmenté de 2,9% à 4,26 milliards de francs. Cette solide performance permet à la banque de proposer à ses actionnaires un dividende en hausse de 9,4% à 5,25 millions de francs. L’assemblée générale tranchera le 27 avril. Pour l'avenir, l'optimisme est au rendez-vous, la BCJ visant des résultats « en progression », malgré un contexte incertain.
Pas possible de donner davantage à l’État
Conformément à la répartition des dividendes, l’État jurassien recevra 2,922 millions de francs. La garantie d’État, une sorte d’assurance que paie la BCJ au canton, atteindra, par ailleurs, le montant maximum, soit 1,26 million. Face aux difficultés financières du canton du Jura, se pose la question de savoir si la Banque cantonale du Jura ne pourrait pas distribuer davantage d’argent. Selon Christina Pamberg, l’établissement n'est pas en mesure de donner plus. Son rôle l’oblige à constituer des réserves et à disposer de suffisamment de fonds propres. « Notre mission première est de soutenir les entreprises et les clients privés. Cela passe par une santé financière de notre institut et un bilan d’une certaine taille pour pouvoir continuer de prêter de manière conséquente et de financer la croissance de l’économie jurassienne », indique la responsable. /ATS-cro-alr