Alors que la branche fait face à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, le concours des métiers de bouche se tenait ce mercredi à Delémont. L’occasion de rencontrer des passionnés qui témoignent aussi que beaucoup d’autres se sont découragés
Chahutés ces dernières années par la pandémie et la conjoncture économique, les métiers de bouche étaient à l’honneur ce mercredi à Delémont. Le concours des métiers de bouche se tenait dans les locaux de la division artisanale du CEJEF et a réuni plus d’une quarantaine d’apprentis cuisiniers, bouchers, boulangers, ainsi que les spécialistes de la restauration formés au CEFF à Moutier. Des métiers actuellement très recherchés dans le secteur de l’hôtellerie-restauration qui fait face depuis plusieurs mois à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
« On était 13 au début, on n’est plus que 4 »
Des difficultés visibles dès la formation. « À la base on était 13 dans notre promotion, et on n’est plus que 4 ! On a perdu beaucoup de monde en route, c’est un peu Koh Lanta », ironise Julie, apprentie cuisinière en 2e année. « Beaucoup arrêtent car ils se rendent compte que c’est difficile. C’est dur physiquement, moralement aussi parce qu’on travaille les week-end, le soir. Des fois on voit nos amis qui font des choses sans nous. Quand on est passionné, ça ne pose pas de problème », sourit encore Julie. Pour ceux qui le sont moins ou qui ne se rendaient pas compte des contraintes du métier, il est difficile d’aller au bout des trois années de formation pour décrocher le fameux Certificat fédéral de capacité (CFC).
Reportage
« On a de bons effectifs lors des rentrées, mais effectivement on constate ces dernières années beaucoup d’abandons en cours de formation. Certains apprentis n’arrivent pas à tenir le niveau scolaire et bifurquent sur une formation allégée en deux ans. D’une manière plus générale, d’autres ne sont pas prêts à entrer dans la formation professionnelle, en tout cas pas dans des métiers très exigeants. Parce que ce sont des métiers de passion, mais avec des horaires compliqués et on voit que certains ne tiennent pas le rythme », explique Tristan Müller, directeur de la division artisanale du CEJEF. Les commissions de formation professionnelle se sont donc saisies du problème pour corriger le tir. Elles espèrent emmener davantage de jeunes à la qualification pour soulager les besoins de la branche. /jpi
La liste des lauréats du concours des métiers de bouche à Delémont est à retrouver ici :