Des inquiétudes « légitimes », mais des critiques trop « binaires » autour du Doubs

Alors que son état de santé est source de préoccupations, l’Office jurassien de l’environnement ...
Des inquiétudes « légitimes », mais des critiques trop « binaires » autour du Doubs

Alors que son état de santé est source de préoccupations, l’Office jurassien de l’environnement assure que le Doubs fait l’objet d’une surveillance accrue et de diverses mesures

Le Doubs est l'objet de nombreuses attentions ces dernières semaines. Le Doubs est l'objet de nombreuses attentions ces dernières semaines.

L’état de santé de Doubs suscite des inquiétudes ces dernières semaines. La conseillère aux États neuchâteloise des Verts Céline Vara a récemment déposé une interpellation intitulée « Les poissons sont malades ». Le Temps a, par ailleurs, relayé les craintes d’associations qui estiment que les résultats des analyses de la qualité de l’eau ne reflètent pas les constats faits sur le terrain. Des critiques ont aussi été émises ce week-end dans le cadre d’une journée franco-suisse à La Chaux-de-Fonds ; un manque de mesures ou de coopération transnationale pour protéger le cours d’eau a notamment été pointé du doigt.

Pour le responsable du Domaine nature à l’Office jurassien de l’environnement, ces craintes sont prises au sérieux. « Les inquiétudes sont parfaitement légitimes et justifiées. Ces remarques sont toutefois souvent trop binaires. On entend dire que ce sont les micropolluants le problème ou encore les seuils. Le message important est que la santé d’un cours d’eau est totalement multifactorielle. Il faut avoir une approche multidisciplinaire qui touche le régime hydrologique, la qualité physicochimique des eaux ou encore la qualité des habitats et la morphologie du lit du Doubs », explique Laurent Gogniat.


Un plan d’action national

Laurent Gogniat ajoute que les autorités ne restent pas les bras croisés face à cette situation. Selon lui, le Doubs fait l’objet d’une surveillance quotidienne. Par ailleurs, le canton du Jura participe à un plan d’action national dans le cadre duquel 25 mesures sont actuellement en cours d’élaboration ou de réalisation pour protéger le cours d’eau. Le responsable donne l’exemple du périmètre réservé aux eaux. Ce dernier prévoit qu’une quinzaine de mètres sur les berges soient dévolus à la biodiversité, sans installations et avec une agriculture modérée.


Une mortalité qui interpelle

En ce qui concerne les habitants du Doubs, Laurent Gogniat reconnait qu’il y a eu « quelques mortalités de poissons ce printemps qui étaient très étonnantes ». Le champignon Saprolegnia s’est développé sur des individus qui n’avaient pas encore frayé. Ce parasite apparaissait d’ordinaire après le frai (ndlr : période de reproduction) des poissons. « Il faut admettre qu’il y a des questions qui restent ouvertes par rapport à l’apparition de ce Saprolegnia et sur lesquelles nous devons nous pencher », souligne le responsable du Domaine nature à l’Office jurassien de l’environnement.

Laurent Gogniat : « On a encore des questions par rapport à l’apparition de la Saprolegnia »

Du côté des pêcheurs jurassiens, la saison a commencé en douceur le 1er mars. La Saprolegnia fait évidemment partie des sources d’inquiétudes, en plus de la sècheresse, des fortes températures et parfois de la pollution. « Certains pêcheurs ont fait une belle ouverture avec un bon nombre de captures et pour d’autres c’était un peu plus compliqué. Nous sommes trop tôt pour nous prononcer sur l’état de la rivière. Il faut attendre que celle-ci se réveille et retrouve une activité normale », explique Valentin Iseli. Le responsable halieutique au sein de la Fédération cantonale des pêcheurs jurassiens s’attend toutefois à ce que la population de poissons s’affiche à la baisse ces prochaines années, notamment en raison de la Saprolegnia. /alr-emu

Valentin Iseli : « Il faut attendre que les températures remontent et que les poissons retrouvent leur activité normale »


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