Protection et participation sont les deux axes autour desquels la nouvelle conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider entend orienter son travail au Département fédéral de justice et police (DFJP). « Ils sont l'ADN du département ».
Elisabeth Baume-Schneider a rencontré la presse lundi au centre culturel du Schiffbau à Zurich à l'occasion de ses 100 premiers jours au Conseil fédéral. Elle a tiré un premier bilan de son activité à l'exécutif et a présenté ses priorités.
La Constitution fête cette année son 175e anniversaire. « En 1848, de nombreuses personnes ont obtenu des droits. Leurs intérêts ont été protégés et leurs voix ont été entendues », a rappelé la conseillère fédérale. La participation a été un enrichissement pour la Suisse et la renforce.
Entretien avec la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider :
Propose recueillis par notre correspondant au Palais fédéral Serge Jubin.
Des valeurs centrales
Aujourd'hui, la protection et la participation restent des valeurs centrales de la Suisse et sont « l'ADN du département » fédéral de justice et police, a souligné la Jurassienne. C'est autour de ses deux axes qu'elle veut structurer son action à la tête du DFJP.
Parmi les domaines qui l'occuperont, Elisabeth Baume-Schneider a cité la violence contre les enfants et les violences domestiques, la protection des personnes non binaires et des familles arc-en-ciel, ainsi que la lutte contre les nouvelles formes de trafic des êtres humains. La protection des réfugiés figure également parmi les dossiers sur lesquels elle va s'engager.
Insertion dans le marché du travail
Elle entend aussi faciliter l'insertion des Ukrainiennes et des Ukrainiens bénéficiant du statut S dans le marché du travail. Dans ce domaine, elle va notamment examiner de quelle manière il serait possible d'améliorer la reconnaissance des diplômes des personnes qui ont fui l'Ukraine après l'agression « brutale » russe, « en violation du droit international ». Elle a salué la solidarité de la population suisse envers ces personnes.
Les flux migratoires sont toujours plus intenses et exercent une « forte pression sur le système », a constaté la socialiste. Au niveau de l'hébergement, la situation devient parfois « critique ». La cheffe du DFJP entend s'engager pour trouver rapidement des solutions avec les cantons et les communes.
En matière de politique économique, Elisabeth Baume-Schneider souhaite aussi lever un obstacle pour les salariés titulaires d'un permis B. Ils ont aujourd'hui besoin d'une autorisation pour se mettre à leur compte. La cheffe du DFJP proposera au Conseil fédéral d'éliminer cet obstacle bureaucratique afin que les personnes concernées puissent participer « plus librement à la vie économique ».
Neutralité
Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la neutralité suisse provoque de nombreuses discussions à l'étranger. « Toutes les formes d'aide ne sont pas compatibles avec notre ordre juridique », a souligné la ministre de la justice. La Suisse « fait beaucoup pour aider l'Ukraine » et il s'agit d'un « engagement à long terme ». « La compréhension des limites juridiques et historiques de notre soutien n'est pas la même partout », constate Elisabeth Baume-Schneider.
Elisabeth Baume-Schneider a été élue au Conseil fédéral le 7 décembre et elle est entrée en fonction le 1er janvier. Cette élection a été « une surprise », mais elle ne se considère pas comme une conseillère fédérale de « hasard », a-t-elle déclaré lundi.
Au Conseil fédéral, Elisabeth Baume-Schneider trouve l'ambiance "collégiale et constructive". « Les discussions sont intenses, mais objectives, même lorsqu'il s'agit de dossiers et de décisions graves », a-t-elle déclaré. /ATS-sju