Le canton du Jura n’est pas épargné par les violences en milieu scolaire. Le constat ressort de l’enquête menée via un questionnaire ces dernières semaines par le SEJ, le Syndicat des enseignants jurassiens. Les résultats publiés jeudi montrent que plus d’un professeur sur deux dit avoir été victime de manifestations de violences physiques ou verbales, voire d’une forme de harcèlement, durant les cinq dernières années.
Plus de 440 enseignants de tous les degrés scolaires ont répondu au questionnaire du SEJ. L’enquête montre que des violences sont commises tant chez les plus petits que chez les jeunes en apprentissage. Ces violences proviennent en majorité des élèves, mais aussi parfois des parents. Le secrétaire général du Syndicat des enseignants jurassiens ne s’attendait pas à de tels résultats. « À ce point-là, je ne pensais pas. C’est au-delà de l’imaginable », indique Rémy Meury. « Il y a un phénomène qui est en train de se développer. Il faut absolument trouver des solutions », ajoute-t-il.
Le secondaire 2 moins touché
Globalement, 56% des enseignants qui ont participé à l’enquête disent avoir été victimes de manifestations de violences. Ils sont 72% chez les 1H et 2H, 62% de la 3H à la 8H. Au niveau secondaire 1, le taux de professeurs touchés atteint 58%. En ce qui concerne le secondaire 2 par contre, seuls 26% des enseignants ont subi des formes de violences. Rémy Meury l’explique par le fait qu’une exclusion de l’école peut être prononcée plus facilement dans le postobligatoire. La menace de voir son contrat d’apprentissage résilié pèse également davantage dans la balance, selon le secrétaire général du SEJ.
Rémy Meury : « Certaines choses retiennent dans l’énervement que l’on pourrait avoir vis-à-vis d’un enseignant »
Le sondage montre que les violences verbales sont plus répandues que les violences physiques. Plus de 130 enseignants disent toutefois avoir subi un contact agressif au cours des cinq dernières années. Rémy Meury explique que « les responsabilités ne sont pas à trouver au sein de l’État ou de l’école ». D’après lui, les problèmes sont généraux et tout le monde doit se mettre ensemble pour trouver des solutions et des formules à apporter aux enseignants pour que ceux-ci s’expriment plus facilement face à de tels phénomènes.
Rémy Meury : « Il ne faut pas fermer les yeux sur l’existence de ce problème »
Notez que le Service de l’enseignement a également lancé sa propre enquête sur la question. Les résultats ne sont pas encore connus. /alr