Un projet de l’entreprise Henri Schaller SA de Bassecourt figure parmi les six nominés du Grand Prix du salon EPHJ à Genève. Il entend changer la manière dont sont conçus les aérosols en remplaçant le gaz liquide par de l'air comprimé
Le savoir-faire jurassien est à l’honneur au salon international dédié à la haute précision à Genève. Un projet de l’entreprise Henri Schaller SA de Bassecourt fait partie des six nominés pour le Grand Prix 2023 du salon EPHJ. MPS Watch, filiale horlogère du groupe MPS installée à Bonfol est également en lice et présente un système innovant de fixation de masses oscillantes pour les mouvements horlogers. L'entreprise de Bassecourt de son côté entend favoriser l’utilisation d’aérosols à air comprimé gâce à un régulateur de pression mécanique. La minuscule pièce doit remplacer le bouton poussoir standard utilisé dans les aérosols. Un changement qui permettra d’utiliser de l’air comprimé au lieu de gaz liquide. « Cela a plusieurs avantages, explique Maxime Colin, directeur adjoint de l’entreprise. Se passer de gaz liquide diminue les risques d'explosion, mais permet aussi de diminuer la taille des contenants en aluminium d’environ 30%. Outre une diminution des frais de transport et de stockage, ceci permettrait une économie de matière conséquente. C’est intéressant du point de vue écologique, car chaque année, environ 15,5 milliards d’aérosols sont vendus dans le monde. Cela représenterait une économie de près de 100'000 tonnes d'aluminium. »
Maxime Colin : « Aujourd'hui je pense que les choses ont changé et les perceptions sont différentes »
Une invention trop en avance sur son temps ?
Cette invention a vu le jour à la fin des années 1980. C’est le Jurassien Paul Comment qui en a eu l'idée. Il souhaitait trouver une alternative à l'utilisation des gaz liquides, responsables d'accidents parfois graves. Son idée a été concrétisée par l’entreprise Henri Schaller et commercialisée jusqu’à la fin des années 1990, puis arrêtée en raison de coûts de production trop élevés.
Mais aujourd’hui, le moment semble opportun pour l’entreprise. « Nous sommes convaincus qu’aujourd’hui, le consommateur est prêt à payer un peu plus pour le bon produit » explique Maxime Colin. Les progrès techniques actuels permettent également de réduire les coûts de production. « C’est un étudiant de la HE Arc qui a travaillé sur ce projet dans le cadre de son travail de Bachelor, explique Maxime Colin. Il est parvenu à simplifier notre régulateur. On peut remplacer les différentes pièces en métal et en caoutchouc par une seule pièce en plastique, ce qui simplifie la production. »
Aujourd’hui, l’entreprise Henri Schaller espère pouvoir séduire des acteurs du milieu de la cosmétique ou des chercheurs et des institutions locales ou nationales. « Cette nomination nous permet d’avoir une certaine visibilité. Fédérer autour de nous, retrouver d’éventuels partenaires. » L'entreprise estime pouvoir remettre le projet sur des rails concrets d'ici la fin de l'année, nous a confié son directeur Yannick Schaller. /tna