L’Association suisse de physiothérapie a lancé en septembre une pétition qui a déjà récolté plus de 68'000 signatures. Pour Rafael Ferreira, président de Physioswiss Jura, ce projet du Conseil fédéral mettrait notamment à mal la qualité des soins et dévaloriserait le métier
La physiothérapie a la corde au cou. Le Conseil fédéral a annoncé mi-août qu’il souhaitait adapter les tarifs pour les consultations ambulatoires. Il a fait usage de sa compétence subsidiaire dans le domaine de la physiothérapie devant l’absence d’accord commun entre les partenaires tarifaires. En bref, le Gouvernement aimerait introduire une composante de temps pour les séances forfaitaires. Objectifs : diminuer les coûts de la santé et apporter plus de transparence aux patients. L’Association suisse de physiothérapie (FSP) s’oppose à cette modification. Elle a lancé le 8 septembre une pétition qui a déjà récolté plus de 68'000 signatures. Pour le président de Physioswiss Jura, si le projet du Conseil fédéral est accepté, ce changement tarifaire mettrait en péril la qualité des prestations et la rémunération des physiothérapeutes qui peinent souvent à joindre les deux bouts ou qui se tournent vers une autre profession, explique Rafael Ferreira.
Rafael Ferreira : « En 15 minutes, on ne pourra pas être efficace, évaluer correctement le patient et faire un traitement adéquat »
Rafael Ferreira évoque aussi la dévalorisation de la profession, alors que cette dernière joue un rôle de plus en plus important dans notre société. En effet, les traitements ambulatoires ont connu une forte hausse ces dix dernières années. Ce phénomène s’explique par la volonté politique, le vieillissement et l’augmentation de la population suisse et les effets post-Covid, selon Rafael Ferreira.
Rafael Ferreira : « La physiothérapie a un rôle essentiel dans le système de santé car elle donne une réponse à la demande du domaine ambulatoire »
La modification d’ordonnance proposée a été mise en consultation par le Conseil fédéral jusqu’au 17 novembre. Si acceptée, elle entrera en vigueur le 1er janvier 2025. Le président de Physioswiss Jura estime que le Conseil fédéral ne vise pas le bon secteur du domaine de la santé. Il affirme que les physiothérapeutes sont prêts à faire leur part pour diminuer les coûts de la santé mais qu’il faut toutefois comprendre qu’il y a des grands groupes qui ont plus de poids que leur domaine d’activité. /ech