Une étude du Centre Hospitalier Bienne publiée ce lundi révèle que 60% des médicaments en vitrine des pharmacies suisses ne sont pas efficaces. Le professeur Daniel Genné détaille les résultats de cette étude surprenante
L’idée de cette recherche lui est venue en marchant. Sur le chemin du travail jusqu’au Centre Hospitalier Bienne, Daniel Genné passe devant plusieurs pharmacies. Le médecin-chef du service de médecine interne au CHB découvre que « beaucoup de médicaments qui sont exposés n’ont pas d’efficacité prouvée ». Il décide alors de mener un projet de recherche. Entre juillet 2019 et mai 2020 une septantaine de devantures sont photographiée de manière aléatoire et ce, à chaque saison.
970 médicaments affichés font l’objet d’un processus de recherche approfondi qui fini par aboutir ce lundi, avec la publication de l’étude dans la revue anglaise British Medical Journal Open. Cette dernière révèle que 60% des médicaments affichés en vitrine des pharmacies suisses sont inefficaces. Un résultat « surprenant » d’après le professeur Genné.
Pour l’équipe de recherche du professeur Daniel Genné, « il ne s’agit pas de dénigrer le travail des pharmaciens ». Ces derniers sont en effet soumis à une réglementation. Ils n’ont pas le droit de faire de la publicité pour des médicaments nécessitant une ordonnance. Le collège de médecins ayant réalisé l’étude propose d’imposer un label pour classer les médicaments et indiquer aux patients la fiabilité des preuves médicales.
Depuis la fin des recherches photographiques en 2020, certaines vitrines ont évoluées. Elles affichent désormais des conseils, comme par exemple pour la vaccination, plutôt que des médicaments. Une démarche fortement encouragée par Daniel Genné.
Avec la publication de cette étude, le professeur Genné appelle les pharmaciens à prendre leurs responsabilités. Il souhaite que ces derniers donnent davantage de « conseils éthiques » plutôt que de vendre des médicaments inefficaces. / vfe