Le Conseil de ville a accepté lundi soir un crédit d’engagement de 2,5 millions de francs en faveur du développement d’un chauffage à distance. La séance a toutefois été interrompue suite au malaise d'un élu
La séance du Conseil de ville de Moutier a été écourtée lundi soir. Un élu a été victime d’un malaise vers 21h alors que les débats étaient portés sur la motion du PCSI pour l’organisation d’un marché hebdomadaire à Moutier. Le conseiller a reçu des soins avant d’être évacué en ambulance. Les présidents de parti ont unanimement décidé de suspendre la séance.
Avant ce malheureux événement, les membres du Conseil de ville ont longuement débattu du projet de chauffage à distance. En gestation depuis une dizaine d’année, ce dernier prévoit l’implantation d’une chaufferie dans le quartier des Laives, le développement d’un large réseau et la création d’une société anonyme pour en assurer la gestion. Un partenariat public-privé entre la commune et l’entreprise EBL. Le budget total pour ce projet s’élève à 34 millions de francs. Dans le détail, 25 millions de francs composeront le capital-actions, donc 10% couverts par la Municipalité. Les 9 millions manquants doivent être générés par du cash-flow pendant les premières années d’exploitation.
Des questions en nombre
Pour les conseillers de ville, il s’agissait donc de valider cette participation de 10%, soit 2,5 millions de francs. Si l’ensemble des partis s’est accordé sur l’importance et la pertinence d’un tel projet, les questions ont été nombreuses. Elles ont notamment porté sur les clients potentiels du futur réseau. Selon les règles présentées, le projet ne pourra démarrer que si 60% de la puissance de chauffage est vendue contractuellement au préalable, soit environ 7 mégawatts sur les 14,5 prévus. Or, actuellement, des contrats n’ont été signés que pour à peine 170 kilowatts. « La prospection continue », tient à rassurer Karim Bortolussi, conseiller municipal en charge du dossier. Les porteurs du projet se donnent 12 à 18 mois pour trouver un nombre suffisant de clients. Ils devront notamment convaincre les industriels de la place, dont certains ne semblent pas intéressés pour l’heure.
L’autre principale crainte est financière. En pleine phase de redressement de ses finances, la ville de Moutier est-elle en mesure d’investir autant dans ce projet ? Là encore, Karim Bortolussi tempère : « C'est un investissement cash, il n’y a pas d’amortissement prévu. Les intérêts, eux, sont déjà compris dans la planification financière. » Et d’ajouter que le législatif ne prend aucun risque en validant le crédit : « Si la fameuse masse critique de 60% n’est pas atteinte, le montant ne sera pas engagé. » Un argument suffisant pour rassurer les élus, lesquels ont accepté le crédit par 29 voix contre 8. Reste toutefois un autre écueil, et non des moindres : les Prévôtois seront appelés aux urnes l’an prochain pour se prononcer sur cette dépense de 2,5 millions de francs. Si cette nouvelle étape est franchie et si des clients potentiels sont trouvés en nombre, le chauffage à distance de Moutier pourra être mis en service durant l’hiver 2025-2026. /oza