La coupe est pleine pour des collaborateurs du service de stabilisation et de l’unité de crise de la psychiatrie à l’Hôpital de Moutier. Ils dénoncent des conditions de travail insatisfaisantes, notamment au niveau des infrastructures. Nous avons rencontré cinq d’entre eux qui témoignent anonymement, avec la volonté de rendre leurs préoccupations publiques (voix de notre rédaction dans les sons ci-dessous).
« Lors du déménagement de Bellelay à Moutier, rien n’était organisé. Nous sommes arrivés dans des locaux qui n’étaient pas terminés. L’infrastructure n’était pas sécurisée, des câbles pendaient », confie l’un d’eux. « Il y a aujourd’hui encore beaucoup de manquements de sécurité. Tout n’est pas réglé, notamment pour le confort et l’intimité des patients. Nous avons dû coller des feuilles A4 sur les vitres des chambres de soins intensifs pour justement préserver cette intimité », explique un autre.
« Quand il pleut, de l’eau coule du plafond »
« On a l’impression d’être des pestiférés ! »
La direction de l’Hôpital de Moutier réagit aux propos des cinq collaborateurs de l’unité de crise de la psychiatrie. Elle regrette qu’ils n’aient pas tenté un dialogue direct avec elle. « Le déménagement à Moutier a été difficile, c’est vrai. Mais dire que rien n’a été fait, c’est faux. Au sein d’un hôpital psychiatrique, la sécurité est quelque chose que nous devons mettre en œuvre tous les jours », déclare la directrice générale adjointe Sandra Roulet. Et au sujet de l’état d’esprit des témoins, la dirigeante « regrette ce sentiment de tristesse, de découragement. Notre porte, elle est toujours ouverte. Nous sommes prêts à recevoir et à entendre les collaborateurs ».
« Un spécialiste est venu pour explorer chaque étage, chaque chambre »
« Nous sommes prêts à réajuster la communication »
Le service de stabilisation et l’unité de crise de la psychiatrie à Moutier, c’est une trentaine de collaborateurs qui s’occupent quotidiennement d’une vingtaine de patients. Le taux de remplissage est de 98%. /rch