Le Parlement jurassien soutient le budget 2024

Le législatif cantonal a accepté ce mercredi le budget 2024 de l’Etat jurassien qui table sur ...
Le Parlement jurassien soutient le budget 2024

Le législatif cantonal a accepté ce mercredi le budget 2024 de l’Etat jurassien qui table sur un déficit de 3,1 millions francs. Les députés ont refusé un amendement du Centre qui aurait engendré une dérogation au frein à l’endettement

Le Parlement jurassien a validé le budget 2024 ce mercredi. Le Parlement jurassien a validé le budget 2024 ce mercredi.

Le budget 2024 passe le cap du Parlement jurassien sans trop de remous et en respectant le frein à l’endettement. Le législatif a donné son aval ce mercredi après-midi par 31 voix contre 20 et 8 abstentions. Le budget n’a été que peu modifié et présente, au final, un déficit de 3,1 millions de francs.

Un amendement a focalisé les discussions. Le Centre a demandé de retirer du budget les parts issues des bénéfices de la Banque nationale suisse, ce qui représente une somme de plus de 11 millions de francs. L’amendement de l’ex-PDC a été refusé par 30 voix contre 21 et 8 abstentions. S’il avait été accepté, le Parlement aurait dû déroger au frein à l’endettement. Pour le Centre, le montant qui provient des bénéfices de la BNS n’est pas garanti et doit être sorti du budget de fonctionnement. Le parti n’a toutefois pas proposé de pistes d’économies pour compenser la somme manquante. Pour le député du Centre, Mathieu Cerf, « faire des propositions pour compenser des lignes qui sont réelles dans le budget ne nous pose pas de problème mais on estime que cette ligne-là est une ligne fictive ». Pour lui, il n’existe donc pas de raison de compenser dans ce cas de figure.

Mathieu Cerf : « Une ligne budgétaire fictive mise simplement pour respecter le frein à l’endettement »

Le Centre n’a pas été suivi par l’ensemble de la droite. Le PLR a décidé de s’abstenir sur le sujet, au nom du respect du frein à l’endettement. Le Parti libéral-radical estime toutefois que le Jura doit se fixer comme but de se passer de la manne de la BNS dès le budget 2025. Le président du groupe PLR, Gabriel Voirol, a évoqué un choix « cornélien » pour ses députés qui ont donc privilégié le respect du frein à l’endettement. Il estime également que le Gouvernement et les partis politiques ont besoin de temps pour trouver des solutions qui permettront de se passer de l’argent de la BNS.

Gabriel Voirol : « Nous avons mis l’accent d’abord sur le respect du frein à l’endettement »

La proposition du Centre a été soutenue uniquement par l’UDC. La gauche, quant à elle, a combattu l’amendement. Le député socialiste Pierre-André Comte estime que le mécanisme qui consiste à donner aux cantons des parts sur les excédents de la BNS s’inscrit dans « le fédéralisme coopératif ». Il affirme également que ne pas considérer des parts de la BNS dans le budget aurait été « une erreur » puisqu’il aurait fallu déroger au frein à l’endettement. Le Jura aurait ainsi couru le risque de se retrouver sans budget à début 2025 en cas de second non-respect du mécanisme en 2024, alors que le transfert de Moutier entre dans une phase décisive. Pour Pierre-André Comte, « cela donnerait une image assez mauvaise ».

Pierre-André Comte : « Vouloir refuser de porter les parts de la BNS au budget aurait été une erreur »

La ministre des finances a aussi critiqué l’amendement du Centre et notamment le fait qu’il est arrivé tardivement, selon elle, et sans mesures de compensation. « On ne fait pas changer de cap un paquebot à la dernière minute ou c’est le naufrage assuré », a indiqué Rosalie Beuret Siess à la tribune. La ministre des finances indique que le message du Gouvernement reste le même, à savoir « trouver des consensus pour pouvoir aller de l’avant » et ainsi poursuivre le travail d’assainissement des finances cantonales.

Rosalie Beuret Siess : Le Gouvernement se montre très satisfait de pouvoir disposer d’un budget pour le début de l’année 2024 »

Pour rappel, la version du budget 2024 proposée par le Gouvernement tablait sur un déficit légèrement supérieur à 3,3 millions de francs. L’ensemble de l’exercice comprend des économies de l’ordre de 33 millions de francs issues du Plan équilibre 22-26. Le budget 2024 prévoit aussi de prélever 4,4 millions de francs dans la réserve de politique budgétaire. /gtr-fco


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