Le seuil de Bellefontaine ne sera pas réhabilité

Une étude sur le site situé sur le Doubs entre St-Ursanne et Ocourt conclut qu’une réhabilitation ...
Le seuil de Bellefontaine ne sera pas réhabilité

Une étude sur le site situé sur le Doubs entre St-Ursanne et Ocourt conclut qu’une réhabilitation en vue d’y produire à nouveau de l’énergie hydraulique est inopportune

Le seuil de Bellefontaine sur le Doubs sera assaini à l'avenir pour favoriser la migration piscicole. (Photo : office jurassien de l'environnement) Le seuil de Bellefontaine sur le Doubs sera assaini à l'avenir pour favoriser la migration piscicole. (Photo : office jurassien de l'environnement)

Le dossier était en suspens depuis plusieurs années, il est désormais certain que le site de production d’énergie hydraulique de Bellefontaine ne sera pas réhabilité. Une étude lancée en 2021, convenue entre le Canton du Jura et la Confédération, conclut qu’une réhabilitation du seuil situé sur le Doubs entre St-Ursanne et Ocourt est inopportune. Une fiche du plan directeur cantonal ratifiée en 2017 par le Parlement jurassien évoquait la possibilité de remettre le site en état pour y produire à nouveau de l’énergie hydraulique. Mais l’étude montre que le jeu n’en vaut pas la chandelle, en premier lieu parce que la quantité d’énergie qui pourrait être produite serait quasi insignifiante.


Un investissement trop conséquent pour peu de production

« La production d’électricité annuelle moyenne serait comprise entre 1 et 2 GWh », mentionne l’étude alors que la législation fédérale fixe l’intérêt national à 10 GWh pour les installations existantes. Le projet serait encore moins rentable économiquement avec un investissement estimé à 8 millions de francs pour la réfection du seuil et la création d’une nouvelle centrale hydroélectrique. Le coût de revient du kWh s’élèverait à 60 centimes, soit le double du prix du marché, économiquement intenable. Enfin le Doubs bénéficie d’un niveau de protection particulièrement élevé, et une réfection du seuil viendrait à l’encontre de ces intérêts environnementaux. Le seuil de Bellefontaine sera donc assaini à l’avenir afin d’y favoriser la migration piscicole.


Le Jura n’atteindra pas ses objectifs en matière d’énergie hydraulique

Reste que l’abandon du projet plombe un peu plus les objectifs de production en énergie hydraulique du Canton du Jura. En 2021, le Jura produisait 41 GWh d’énergie hydraulique par année et en visait 10 de plus à l’horizon 2035. « Il faut faire profil bas et reconnaître que l’on n’y arrivera pas. Le Jura a peu de potentiel hydroélectrique à développer, Bellefontaine était l’un des sites possibles », souffle le ministre de l’Environnement David Eray. Un autre site, celui du Moulin du Doubs où le canton souhaitait maintenir la production d’énergie hydraulique, avait aussi été écarté il y a deux ans par la Confédération. Le prochain enjeu dans ce domaine de l’énergie sera le renouvellement de la concession de La Goule qui arrive à échéance en octobre 2024.


Le WWF et Pro Natura Jura applaudissent

Dans un communiqué publié en début de soirée, le WWF Jura et Pro Natura Jura se disent « extrêment satisfaits de l'abandon total de toute exploitation hydroélectrique du seuil de Bellefontaine ». Les deux organisations estiment qu'il est désormais « nécessaire d'engager rapidement les démarches nécessaires pour l'arasement du seuil » dans le but, notamment, de rétablir le déplacement des poissons sur un linéaire prolongé, de réduire le réchauffement de l'eau et de permettre à nouveau un charriage total des alluvions.  /jpi-mmt-fco


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